C’est maintenant officiel : tous les automobilistes du Val d’Oise, ayant été condamnés au retrait de leur permis de conduire, sont désormais autorisés à conduire, par dérogation du Préfet, à compter de ce jour.
En effet, le Préfet a apprécié que les dispositifs de contrôle de vitesse disséminés sur le département relevaient davantage d’une opération « baise-couillon » que d’une réelle mesure d’ordre public. En conséquence, invalidant le jugement du tribunal de Créteil qui avait condamné à de la prison ferme un automobiliste circulant sans permis, le Préfet a pris un arrêté dérogatoire rendant enfin la liberté à tous de conduire à des vitesses effrénées. Bien sûr, cette information n’est pas vraie ! Et pourtant, elle est extrèmement proche de ce qui s’est passé en réalité, le Préfet venant d’autoriser les enseignes de Thiais Village à faire ce que le Tribunal de Créteil les avait condamnée à ne plus faire, à savoir ne pas faire travailler leurs salariés le dimanche. |
A Thiais, la confusion règne
20 minutes, 26/08/08
Pour le travail dominical, les boutiques de Thiais-Village (Val-de-Marne) ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Hier, la confusion régnait chez les vingt et un commerçants du centre qui se sont vu interdire jeudi, par le juge des référés de Créteil, l’emploi de salariés le dimanche. Entre-temps, douze d’entre eux, qui se sont engagés à signer une charte sociale spécifique (lire encadré), ont obtenu une dérogation préfectorale.
Les autres s’en sont remis à leur avocat ou à leur direction avant d’ouvrir. « Nous faisons 30 à 35 % de notre chiffre d’affaires le dimanche. Alors si on ferme ce jour-là, on n’a plus qu’à mettre la clé sous la porte », râle Olivier, gérant d’une boutique frappée par l’interdiction. « Le 28 août, le centre fêtera son premier anniversaire. Il était conçu pour qu’on puisse travailler sept jours sur sept. Mais, depuis notre ouverture, nous avons reçu 57 visites de syndicats, dont la CFTC qui nous a assignés », peste-t-il encore.
A côté de lui, une habitante de Thiais et sa fille n’hésitent pas à se mêler à la discussion. « C’est de l’acharnement, estiment-elles. Tant que le salarié n’est pas forcé, les syndicats n’ont pas à se mêler de ça. » Manxia Chen, vendeuse, se réjouit de travailler le dimanche. « Mon salaire double », explique-t-elle. Si beaucoup ont ouvert sans autorisation, certains, comme le magasin d’ustensiles de cuisine Alice Délice, n’ont pas voulu payer les 1 000 euros de pénalité par employé. Sur la vitrine, un petit message annonçait : « Dans l’attente d’une autorisation préfectorale, nous avons le regret de vous informer de la fermeture… »
Carole Bianchi – ©2008 20 minutes