Les Echos, 14/08/08
Les cadres financiers travaillent beaucoup : entre 46 et 55 heures par semaine.
Mais même pour cette profession, le repos dominical reste important. A 65% pour les Espagnols, 58% pour les Irlandais, 55% pour les Français (55 %).
La pause estivale devrait être salutaire pour les as de la finance, qui ont connu, depuis la crise du « subprime » de l’été 2007, une année particulièrement soutenue.
Les cadres financiers emportent-ils leur BlackBerry et leur ordinateur portable sur leurs lieux de vacances ? A cette question, 60 % d’entre eux répondent avoir besoin d’une vraie rupture tandis que 14 % avouent ne pas savoir déconnecter. Tous néanmoins vont chercher à recharger leurs batteries durant la trêve estivale. Une pause de plus en plus courte et non exempte de soubresauts puisqu’il y a un an, la crise du « subprime » intervenait en plein été 2007.
Selon le cabinet de conseil en recrutement Robert Half (*), seulement 27 % des cadres financiers interrogés dans 17 pays déclarent refuser d’être contactés en dehors des heures de bureau. Les Irlandais, les Luxembourgeois et les Français se comptent au nombre des plus réfractaires. Tout particulièrement les 62 % de cadres financiers français qui ne souhaitent pas penser au travail pendant leurs vacances.
Repos dominical
La raison ? Un volume horaire hebdomadaire en pleine expansion. L’emploi du temps peut dépasser les 55 heures pour les cadres les plus acharnés, que l’on trouve principalement au Japon, au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Allemagne.
« La moyenne horaire de 46 à 55 heures est l’apanage des Irlandais, Tchèques et Japonais », précise le cabinet Robert Half, qui relève aussi que c’est en Italie, en Irlande et en Allemagne qu’il est coutume de s’en tenir de 39 à 45 heures de travail hebdomadaire.
« En France, si 34 % des cadres financiers déclarent effectuer chaque semaine entre 39 et 45 heures, ils ne sont que 24 % à travailler entre 46 et 55 heures », explique Fabrice Coudray, directeur de Robert Half International France. « Selon 43 % des Français interrogés, ces volumes d’horaires n’ont pas augmenté depuis deux ans. Dans un marché du recrutement orienté en faveur des candidats, l’équilibre vie professionnelle-vie privée semble bien respecté, voire privilégié. » Quant au respect du repos dominical, il reste important pour les Espagnols (65 %), les Irlandais (58 %) et les Français (55 %).
Contrairement à Hong Kong, où un week-end calme sans travail « est quelque chose que l’on ne verra jamais ». Car, à en croire Robert Half, à Hong Kong, 29 % des cadres financiers travaillent chaque week-end. Tout comme les Japonais (22 %) et dans une moindre mesure, les Suisses et les Canadiens (16 %) ainsi que les Américains (13 %).
M. J