mardi 08.07.2008, 05:15 – La Voix du Nord – PAR BRUNO MALLET – PHOTO LA VOIX
Pour le deuxième dimanche consécutif, les salariés du magasin Leader Price, avenue Salengro, ont manifesté contre l’ouverture de leur établissement le dimanche matin.
D’abord, un peu d’histoire. Qu’un mouvement social touche Leader Price, avenue Salengro, n’est pas anodin. Pour la majorité des salariés qui y travaillent, comme pour bon nombre de chalands calaisiens, Leader Price, c’est encore un peu PG. PG, une enseigne de grande distribution familiale, où les salariés étaient fort bien traités, et entretenaient avec leur patron des relations cordiales et respectueuses. Depuis la fin de PG, en 1999, les choses ont changé. En huit ans, l’enseigne a changé plusieurs fois. PG est devenu Stoc, puis Champion, puis Atac, et enfin Leader Price, enseigne du groupe Casino. Au fil du temps, les salariés, fidèles au poste malgré ces changements de patrons, ont vu fondre leurs acquis.
Aujourd’hui, la direction de Leader Price entend imposer à ses salariés de travailler le dimanche matin. « C’est une honte, c’est scandaleux », tranche Véronique Quenette, représentante du personnel (CGT). Ce n’est pas tant le fait de travailler le dimanche que Véronique Quenette trouve scandaleux, c’est la manière de procéder : « La direction ne veut pas négocier, ni même dialoguer. Elle nous présente le travail dominical comme une obligation ! » Le leitmotiv gouvernemental « travailler plus pour gagner plus » ne s’applique même pas en l’espèce : « Ces heures du dimanche matin ne nous seront pas payées plus, explique Véronique Quenette. La semaine prochaine, je suis censée travailler dimanche en plus de mes heures habituelles, et pour les récupérations, on verra plus tard ! » Au soutien de leur action, les salariés en colère ont pu compter sur la présence de différents syndicalistes de la CGT (seul syndicat représenté au sein du magasin), et de partis politiques (PCF, LCR, LO). Une pétition était distribuée à chaque automobiliste qui se présentait à l’entrée. « Nous avons déjà recueilli 150 signatures », affirme une syndicaliste.
Hier matin, le travail a repris normalement à Leader Price, car le lundi, c’est permis. Mais Véronique Quenette l’assure : « Tant que la direction de Leader Price ne voudra pas dialoguer, nous reviendrons manifester tous les dimanches matin. » La direction départementale du travail estime que, selon les lois et arrêtés en vigueur, Leader Price serait dans son droit (voir ci-dessous). Et que seule une absence de dialogue pourrait lui être reprochée. « Du temps de PG, cela ne se serait pas passé comme ça », conclut Véronique Quenette. •
> La direction de Leader Price n’a pu être jointe, hier.