Un article paru sur maprincipauté.com
Monaco shopping experience ! Une énième appellation séduisante pour tenter de transformer Monaco en temple dominical du shopping. Un pari loin d’être gagné. Même s’il s’agit d’une 3e édition estivale. Même si le gouvernement a mis le paquet cette année : 100 000 e de budget publicitaire, une distribution massive de sacs écologiques et de tee-shirts siglés, et même une animation musicale à l’arrivée des croisiéristes sur la digue…
Sont donc annoncés « sept dimanches pas comme les autres » du 20 juillet au 31 août. « Un parcours dominical au coeur du rêve, de la volupté, de la tentation… » assure pompeusement le communiqué de presse. Problème : l’ouverture le dimanche n’est pas entrée dans la culture commerciale monégasque. Pour preuve, sur 900 commerçants convoqués pour préparer l’opération, seuls 46 ont répondu présents aux réunions de quartier présidées par Gilles Tonelli, soit seulement soit 5 % !
Pronostics : 50 % des commerces ouverts
Que les fashion victims ne se leurrent donc pas : « seulement 50 % des commerçants seront ouverts » pronostique Pierre Brezzo, président de l’UCAM (Union des commerçants et artisans) qui milite avec fougue en faveur de « cette tendance générale dont Monaco ne doit pas s’exclure ». Les bons élèves ? Le centre commercial du Métropole, bien structuré, et le Carré d’Or qui devrait ouvrir à 80 %. Au Centre commercial de Fontvieille, en dépit de la locomotive Carrefour, on peut s’attendre à des ouvertures éparses. Comme au boulevard des « Il n’est pas question de cautionner le détournement de la loi » estime Alex Falce. « L’Union des Syndicats de Monaco (USM) est défavorable à l’ouverture le dimanche, un moment où les salariés sont en famille. Que le gouvernement fasse un projet pour modifier la loi et il y aura un débat ». Moulins ou à la Condamine où il ne faut espérer qu’un commerce sur deux ouvert.
Changer les habitudes
La cause des réticences ? Outre le sacro saint repos dominical, et les conséquences sur la gestion des employés, c’est le desert qui plombe Monaco le week-end ! « Le commerçant est prêt à travailler le dimanche s’il y a du business » rappelle Pierre Brezzo qui estime que « ces difficultés d’affluence viennent plus de l’urbanisme commercial que de la qualité des produits. Mais changer les habitudes de consommation prend du temps ».
Pour éviter cette probable disparité des ouvertures qui pourrait briser plus d’un « rêve » de shopping, lui aurait plutôt misé sur une ouverture plus ciblée cantonnée à Monte-Carlo avant un élargissement progressif.
Et de proposer d’autres pistes pour faire de Monaco un Saint Tropez, une rue d’Antibes ou un Cap 3000. « Pourquoi ne pas cibler certains produits qui seraient exonérés de TVA le dimanche ? ».
Gaëlle Arama Monaco-Matin