Cette information n’a apparemment pas de rapport avec le travail du dimanche. Quoi que… Elle illustre d’une part l’équilibre délicat à maintenir entre la grande distribution et la distribution de proximité. Equilibre presque tout entier déterminé par l’arsenal législatif et réglementaire sur le sujet. Equilibre ressemblant fort à une guerre qui ne dirait pas son nom, que les propos de M. Bedier vient illustrer avec un certain cynisme : « Le problème, pour un boucher par exemple, n’est pas la concurrence des épiceries […]. Il peut être positif pour lui de voir une supérette s’installer à côté. » Cas réthorique classique de l’évidence masquant une contre-vérité : si en effet les bouchers ne craignent pas les épiceries, on a en rarement vu, ni aucun autre commerce de proximité, se réjouir de l’installation d’une grande surface dans sa zone de chalandise. L’hypothèse que nous formulons, c’est que le travail du dimanche procède aussi de cette guerre souterraine. Car il obligerait la distribution de proximité à des rythmes qu’elle ne peut pas tenir, mais que la structure des grandes surfaces leur permet de supporter. Pour mémoire, nous remarquons aussi les sempiternelles promesses-foutaises : le gouvernement affirme que « la loi de modernisation de l’économie fera baisser les prix et permettra de gagner 0,3 % de croissance » – nous sommes prêts à parier sur l’option contraire, que les prix ne baisseront pas en 2009, et que la croissance sera à moins de 0.3%, le chiffre définitif résultant non pas de la LME, mais de questions de stocks et de plans de relance artificiels – , et que « 50.000 emplois seront créés », sans jamais parler des emplois qui eux, seront détruits irrévocablement. En matière politique, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent !? |
France Soir, Steeve Cupaiolo-Verney 18/07/08 à 18h03
La commission mixte Assemblée-Sénat est parvenue jeudi à un accord sur un projet de loi qui favorise les règles d’installation des grandes surfaces.
Députés et sénateurs sont enfin d’accord. Réunis en commission mixte, ils sont parvenus à s’entendre sur les derniers points de discussion concernant le projet de loi de modernisation de l’économie. Ce compromis porte notamment sur les implantations commerciales en zones urbaines. Désormais, la taille des communes autorisées à saisir les commissions départementales d’aménagement commercial (CDAC), concernant l’implantation de nouvelles grandes surfaces d’une superficie comprise entre 300 et 1.000 m2, a été portée de 15.000 à 20.000 habitants. De plus, ces mêmes grandes surfaces disposeront d’une période transitoire durant laquelle elles pourront s’installer librement.
Laisser jouer la concurrence
Le texte sera examiné mardi devant l’Assemblée nationale, et mercredi par le Sénat. Du côté de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), les avantages ne sont pas négligeables : « L’avantage, c’est de laisser jouer la concurrence. Si un commerçant veut s’installer, car il pense qu’il peut faire son travail mieux que ses concurrents, il faut le laisser faire », souligne Jérôme Bédier, président de la FCD. Selon le gouvernement, la loi de modernisation de l’économie fera baisser les prix et permettra de gagner 0,3 % de croissance.
Il estime également que 50.000 emplois seraient ainsi créés dès 2009. Jérôme Bédier préfère nuancer : « Il ne faut pas croire qu’il y aura d’un coup une floraison de magasins. En revanche, cela peut permettre à certaines entreprises, qui ont des réserves foncières, de s’agrandir facilement. » Ce dernier estime que cette loi favorisera l’apparition des « formats de proximité » : « Le problème, pour un boucher par exemple, n’est pas la concurrence des épiceries mais plutôt le coût des fonds de commerce. Il peut être positif pour lui de voir une supérette s’installer à côté. Cela crée de l’attraction. »