Le respect de la loi n’est plus ce qu’il était. A force de ne pas faire respecter ses propres lois, sur la question du dimanche, l’Etat laisse se développer un désordre que les Préfets sont parfois obligés de réglementer, pour éviter Clochemerle.
«Cet arrêté est très bon. Il a le mérite de réglementer l’ouverture dominicale de l’ensemble des magasins de distribution de cette taille. Cela évitera les querelles de clocher », souligne Thierry Besnier, président du centre commercial Leclerc de Saint-Gaudens, qui s’est toujours refusé à troubler le repos dominical de ses employés. L’arrêté préfectoral, en date du 1er février, interdit « l’ouverture dominicale à tous les commerces de détail et de gros à prédominance alimentaire, dont la superficie est supérieure à 400m2 ». Et ceci à compter du 15 avril.
Parallèlement, les petites enseignes de moins de 400 m2 auront l’autorisation d’ouvrir leurs portes, à partir du 15 février. Du côté des quelques grandes surfaces qui ouvrent, «l’omerta» est de mise. Les responsables du Super U de Gourdan-Polignan et de Martres-Tolosanes se sont refusés à tout commentaire.
Petits commerçants dubitatifs
« J’avais le projet d’ouvrir mon magasin de Palaminy le 17 février. Au départ je n’avais aucune intention de le faire, mais je souffre de la concurrence de mon voisin martrais. S’il continue à ouvrir ses portes après le 15 avril, je ferais la même chose. Pour l’instant je ne bouge pas, j’attends l’application de l’arrêté », argumente Didier Dominé, propriétaire de deux Intermarchés à Cazères et dans le village attenant. Les petits commerçants, eux, restent dubitatifs face à la décision.
« J’espère surtout que le Super U de Martres-Tolosane va fermer ses portes. Si c’est le cas, c’est une petite victoire. Je représente un collectif qui rassemble 37 petits commerçants du Comminges. Contre les gros, il faut se serrer les coudes. On se bat surtout pour les personnes âgées, les gens qui ne peuvent plus se déplacer. Si l’on meurt, comment feront-ils ? Je ne sais pas si notre lettre (voir par ailleurs) a influé dans la décision. Je ne le pense pas », insiste Sally Luc, propriétaire d’une épicerie à Lestelle de Saint-Martory et porte-parole du collectif. Aucune dérogation à l’arrêté ne devrait être possible.
Reste à savoir si tous les propriétaires de grandes surfaces s’y plieront. Rendez-vous le 15 avril.
Source : la dépèche du 16/2/08