Un article paru sur Pelerin.info
Nicolas Sarkozy veut davantage autoriser le travail le dimanche ? Les contraintes de la vie professionnelle pèsent déjà assez sur les couples et les familles.
Il n’aura guère fallu attendre pour connaître l’opinion des Français à la proposition de Nicolas Sarkozy d’autoriser plus largement le travail dominical.Ils y sont majoritairement hostiles*, nous dit un sondage du Journal du Dimanche. 53 % des personnes interrogées disent « n’être pas prêtes » à accepter cette proposition. Mieux même : 59 % préféreraient, si elles en avaient le choix, le repos dominical à une hausse équivalente de salaire. Et 6 % des sondés s’avouent aujourd’hui contraints de travailler alors qu’ils préféreraient rester chez eux.
On nous dira que le travail du dimanche est déjà une réalité pour des millions d’actifs : dans les hôpitaux, les casernes, les centres EDF, les gares et aéroports, comme dans certains commerces de l’alimentaire ou des loisirs… Mais est-ce là une raison suffisante pour élargir le champ des dérogations à d’autres secteurs ?
Méfions-nous de ce « meilleur des mondes », où tous les services seraient accessibles 7 jours sur 7 et pourquoi pas 24 heures sur 24 ! Ce qui nous semble correspondre là aux critères d’une société moderne suppose, en contrepartie, notre propre assujettissement. Quelle place conserverons-nous pour une vie familiale, amicale et sociale, le jour où le dimanche ne sera plus cette plage de liberté commune où retrouver ceux que nous aimons ?
Les contraintes de la vie professionnelle pèsent déjà lourdement sur les couples et les familles, au point, parfois, de les mettre en danger. Des centaines de milliers de Français travaillent loin de chez eux et ne revoient leur conjoint et leurs enfants qu’en fin de semaine. Est-il bien nécessaire, raisonnable, moral, de pousser plus loin encore notre soumission à l’économie ?Produire et consommer ne sont pas les seules finalités de nos existences.
Lorsque l’Eglise rappelle que le travail est au service de l’homme, lorsqu’elle plaide pour la préservation du dimanche, elle ne défend pas d’abord ses intérêts. Elle redit, là comme ailleurs, l’urgence que soient conservées à l’homme les conditions de son humanité. Les Français savent d’intuition que se joue là une liberté essentielle.
Sans doute les chrétiens pourraient-ils leur rendre un service supplémentaire : témoigner, à travers des liturgies dominicales priantes, fraternelles, rayonnantes, que le dimanche n’est jamais aussi pleinement humain que lorsqu’il est vécu comme « jour du Seigneur ».
* Sondage Ifop réalisé les 6 et 7 décembre auprès d’un échantillon national représentatif de 1 010 personnes.
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