Les dirigeants d’Ikea, Confo, But et Alinea ont organisé ce mardi 2/10/07 une conférence pour réclamer l’ouverture de leurs magasins le dimanche, dénoncer l’obsolescence d’une règlementation « datant de 1906 », pour dire qu’il ne s’agissait que d’un combat sectoriel et régional, et que les salariés sont pour !
Les ficelles sont un peu grosses, mais « il en restera toujours quelque chose », comme disait, parait-il, M. Voltaire.
Dire que la législation actuelle date de 1906 est un piège de communication grossier, un peu comme si l’on disait que le code civil date de 1804 : en ce qui concerne le repos dominical, les articles L221-1 et suivants du Code du Travail datent de …2004 ! Et le référé dominical permettant aux inspecteurs du travail d’obtenir la fermeture sous astreinte date, pour ce qui le concerne de l’année 2000.
Il faut plutôt saluer le rare bon sens de cette loi, qui, depuis un siècle, avec ses évolutions, permet un équilibre entre un régime général qui est celui du repos dominical offert à tous les française, et les nécessaires dérogations pratiques.
Le combat régional et sectoriel, voilà un bel argument, aussi : pourquoi les franciliens auraient l’obligation d’aller travailler le dimanche dans l’ameublement, et pas les autres ? Belle rupture, en matière d’égalité des droits devant la loi, qui ne sert qu’à masquer une volonté bien plus large. Si ces enseignes concurrentes, ont su s’entendre au plan local, il est clair que leur combat sera le même au plan national, et qu’appartenant souvent à des groupes multi-polaires, l’argument sectoriel s’effondrera bien vite.
La larme à l’oeil, le PDG d’Ikea a rappelé que son enseigne propose des contrats « samedi-dimanche-une nocturne dans la semaine » à 500 étudiants, emplois susceptible de disparaître. Nous ne pouvons que nous étonner qu’un grande enseigne se vante de proposer des emplois illégaux, et plus encore, utilise ces emplois illégaux pour un chantage à l’emploi qui est lui aussi illégal.
Le coeur en bandoulière, le PDG de Confo a évoqué ses salariés du dimanche, qui travailleraient tous sur la base du volontariat. Mais il s’est peu étendu sur le degré de liberté réel d’une caissière de confo, employée à mi-temps, ou d’un étudiant en contrat précaire, pour dire non aux « propositions » de ce genre.
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