Pierre Gattaz face à ses pairs

A l’heure ou de nouvelles études confirment l’impact du travail décalé et du travail de nuit sur la santé, Pierre Gattaz parle d’un "dogme du passé", sans doute comme celui qui valorise l’honnêteté, pratiquée depuis des millénaires par des foules obscurantistes. Tout aussi porté sur la carabistouille que son illustre précédesseur, le député Mallié, Pierre Gattaz sort ensuite de son chapeau un chiffre totalement fantaisiste de 40 à 50.000 emplois à créer le dimanche. Richard Mallié aussi, avait promis "des dizaines de milliers d’emplois", qu’on attend toujours. Il serait temps de trouver d’autres ficelles, Pierre !
 
 

Pierre Gattaz est venu donner un «message d’espoir, d’optimisme, de vigilance et en même temps de combat» aux patrons du Lot-et-Garonne au centre de congrès.

«Comment est la vie d’un chef d’entreprise aujourd’hui?» Pour Pierre Gattaz, un seul adjectif, répété plusieurs fois aux patrons du Lot-et-garonne et aux journalistes du département: «Difficile.» Et pourtant, «ils -les patrons- restent des vecteurs d’espoir». Les patrons sont ceux qui apportent les richesses à la France et sont ceux qui peuvent créer des emplois. Logiquement, après une telle entrée en matière, Pierre Gattaz est venu, hier soir à Agen, pour «porter un message d’espoir, d’optimisme» aux 350 patrons rassemblés dans l’amphithéâtre Jean François-Poncet au centre de congrès. Mais que l’on ne s’y trompe pas. En saluant encore et encore les positions affichées de Manuel Valls et les décisions du gouvernement de simplifier la vie des entreprises, Pierre Gattaz veut quand même «mobiliser ses troupes, leur demander d’être vigilants» voire plus. «Il faut conduire un combat positif auprès des élus pour parler de la réalité de l’entreprise.»

«Des mots aux actes»

Ce que demande Pierre Gattaz au gouvernement c’est, surtout, «davantage de cohérence». «Comment peut-on parler de simplification d’un côté et ajouter des mesures comme celles sur la pénibilité qui vont terriblement complexifier la vie de l’entreprise, rajouter du stress, de la méfiance avec des mesures anxiogènes ?» Le tout dans un contexte mondialisé, «la France n’est plus seule au monde elle est en concurrence avec 150 pays. Des pays comme la Suisse ou l’Allemagne qui ont un code du travail de 300 ou 600 pages contre 3 400 pages pour le code du travail Français et des taux de chômage de 3 ou 5 %.»

Et dans ce combat à mener, il faut aussi considérer que «les dogmes c’est du passé.» Premier d’entre eux, «le travail du dimanche : les gens veulent consommer le dimanche ou le soir après 21 heures. Il y a 40 000 à 50 000 emplois à créer, il faut opposer le bon sens à la posture du dogme, la posture idéologique.» Oui, pour Pierre Gattaz, «la France a un potentiel fantastique, des atouts considérables comme le Lot-et-garonne a aussi des atouts considérables.» Et pour le «patron des patrons», «un gouvernement ne peut réussir qu’avec les chefs d’entreprise. Et il demande, in fine, des mesures «courageuses et de la ténacité» pour lutter contre l’inertie colossale de l’administration.»

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