Ouverture du dimanche: Fabius veut boucler le dossier avant la fin de l'année

Quelle est belle, cette gauche qui se disait, avant les élections "ennemie de la Finance et du grand capital" ! Voici maintenant notre ministre des affaires étrangères, à plat ventre devant les grands groupes pour leur donner avec empressement ce qui ne lui appartient pas, c’est à dire le repos dominical des salariés, afin d’aider les grandes enseignes à accroitre leurs parts de marché face à la distribution de proximité.

Qu’elle est belle, cette gauche dont "la marque de fabrique est la dialogue social", qui switche les partenaires sociaux, pour prendre des décisions dans des réunions quasi occultes de grands patrons.

Qu’elle est belle, cette gauche qui disait en 2012 que le combat, c’était "de préserver le principe du repos dominical, c’est-à-dire de permettre aux travailleurs de consacrer un jour de leur semaine à leur famille, au sport, à la culture, à la liberté. Et j’y veillerai !", et qui, un peu plus d’un an plus tard, s’apprête à contraindre les salariés à un travail dominical obligatoire et non rémunéré, s’agissant de zones touristiques.

Quel est le but de ces multiples provocations, qui ne peuvent se justifier par des raisons économiques ou conjoncturelles ? Désespérer Billancourt ? Quelle voie d’espérance pour l’électeur, entre une droite démonétisée, de cour d’école, et une gauche qui invente chaque jour de nouveaux reniements ?

 
Le Parisien le 29.09.2014 , 15h57 | Mise à jour : 16h33
Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, justifie les ouvertures des commerces le dimanche en mettant en avant l’intérêt de la France et son attrait touristique.  | AFP / Kenzo Tribouillard
 

Fabius

 
Devant les responsables des grands groupes de la distribution réunis, ce lundi, à la Défense (Hauts-de-Seine), Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères en charge du commerce extérieur, a réaffirmé comme en avril, la nécessité de permettre l’ouverture des magasins le dimanche dans les zones touristiques d’ici la fin de l’année. 
 
Selon la Tribune, Fabius a affirmé que le gouvernement «traduira dans les textes» le principe de cette autorisation. «Il y a quelques années on pouvait discuter: est-ce opportun ou pas ? Mais aujourd’hui, il nous semble que compte tenu du flot de touristes qui existent et qui ne vont pas attendre le jeudi pour venir consommer; et d’autre part compte tenu du développement du e-commerce, il n’y a plus de choix», a-t-il affirmé. 

Comme au mois d’avril, Laurent Fabius a justifié ces ouvertures en mettant en avant l’intérêt de la France et son attrait touristique. Si la France reste la 1ère destination touristique dans le monde avec 83 millions de touristes internationaux, elle n’est que troisième en termes de recettes derrière les Etats-Unis et l’Espagne. Or, le projet du gouvernement est de parvenir à 100 millions de voyageurs ce qui permettrait de créer des centaines d’emplois (NDLR : sic ! Dans un pays avec 5.5 millions de chômeurs, le ministre se préoccupe de centaines d’emplois…). Ce secteur pèse déjà pour 7,3% du PIB avec près de deux millions d’emplois directs ou indirects. 

Les syndicats se mobilisent

«Certaines zones comme le boulevard Haussmann (à Paris) doivent pouvoir être classées zone touristique d’affluence exceptionnelle», avait lancé Laurent Fabius avant de poursuivre: «Le touriste qui trouve porte close le dimanche ou à 19 heures n’attend pas le jeudi suivant.»

Reste que ce dossier, qui empoisonne les gouvernements de droite comme de gauche depuis des années, est loin d’être bouclé. Hasard du calendrier, A l’appel de l’intersyndicale Clic-P qui regroupe les syndicats du commerce parisien (CGT, SUD, CFDT, CFE-CGC et Seci-Unsa), un appel à la grève a été lancé, ce lundi, dans les grandes enseignes parisiennes. Une assemblée générale de cette intersyndicale est prévue le 1er octobre pour étudier les éventuelles suites à donner. 

«Il faut rappeler que l’effet prétendument bénéfique pour l’économie de ces ouvertures n’a été démontré par aucune étude, bien au contraire, et que les dépenses touristiques affectées au commerce de détail occupent une part infime du PIB», poursuit Clic-P dans un communiqué.
LeParisien.fr

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