Travailler le dimanche: qu'en dites-vous?

Nice Matin, 8/3/12

Malgré la résistance des syndicats, la banalisation du travail dominical est en marche.  Le gouvernement prépare un nouvel assouplissement des règles d’ouverture des commerces

Les soldes d’hiver, qui viennent de s’achever, ont servi de prétexte au gouvernement pour relancer le débat, toujours vif, sur l’ouverture des commerces le dimanche.

Nicolas Sarkozy vient ainsi, à nouveau, de faire passer le message via Frédéric Lefebvre : « Vous donner plus de liberté, c’est de la croissance pour vos commerces, c’est de l’emploi pour les Français… », a rappelé le secrétaire d’État au Commerce dans une déclaration faite aux Etats généraux du commerce à Bercy…

Nouvelles dérogations

Si la loi Maillé, arrachée de haute lutte en 2009, a ouvert la porte à de nouvelles dérogations, elle n’a pas autant entraîné de véritable révolution. Aussi, alors que les conflits locaux se succèdent, offrant régulièrement des victoires aux syndicats devant les tribunaux, l’UMP souhaiterait aller plus loin. Plus que jamais, le gouvernement réfléchit à de nouveaux assouplissements, tels que l’augmentation du nombre de « dimanches du maire » (actuellement cinq par an). Et veut redéfinir le périmètre des zones dites « touristiques ».

Mais quand l’exécutif évoque le besoin de soutenir la consommation et l’activité, et de répondre aux attentes des clients, la base avance le respect de la vie familiale, pointe les inégalités de traitement entre les divers salariés travaillant le dimanche et met en doute le volontariat.

Chacun a bien pris conscience que la banalisation du travail dominical est déjà en marche… forcée. Mais les partenaires sociaux, défendant les salariés non volontaires, tentent se sauver ce qui peut encore l’être. Face à des commerçants, grands et petits qui, bien souvent, ne demandent qu’à pouvoir ouvrir leurs portes le dimanche.

Leurs salariés, en revanche, ne sont en général guère enthousiastes, préférant sacrifier un peu de pouvoir d’achat – les heures dominicales sont souvent majorées – plutôt que leur vie de famille. Mais ils n’ont pas toujours le choix…

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