L'effet boule de neige : ils vont bûcher le dimanche

L’Union, 4/12/10

Vive le vent, vive le vent… On le sentait venir, avec décembre, l’ouverture dominicale des commerces va être autorisée. Une « tradition » pas aussi vieille que les boules sur les sapins mais désormais bien ancrée. À la mairie de Soissons, on est tellement rodé à l’exercice que l’arrêté du maire autorisant cette entorse au repos dominical a été pris dès le 15 novembre dernier.

Selon les branches d’activité (lire par ailleurs) les autorisations s’étalent du 28 novembre au 26 décembre. Pour autant, l’association des Vitrines du Soissonnais ne communique volontairement que sur les dates des 12 et 19 décembre.

« Par solidarité »
L’ouverture le dimanche, c’est un cadeau d’exception fait à la clientèle, « un service pour permettre de faire ses achats dans le calme », explique Sylvie Forzy, présidente de l’association qui regroupe 130 commerçants.
Elle ne souhaite pas un effet boule de neige des ouvertures dominicales. Pour elle, le dimanche est une journée qui doit rester dans la chaussette familiale : « Il y a assez de divorces, de parents qui travaillent, un le samedi et l’autre le dimanche. Quand je vois les caissières qui vont travailler tous les dimanches du mois de décembre, je les plains », compatit-elle. Vent de fêtes oblige, tout le monde va mettre la main à la pâte pour que la « bûche » de Soissons soit jolie. Philippe Daquai, PDG des chaussures Paul, est de ceux-là.

L’ouverture dominicale, il est tout à fait contre : « C’est un scandale inadmissible. Mais pendant les fêtes, cela peut se concevoir. Cela peut par exemple permettre aux parents d’aller discrètement acheter les cadeaux. » Comme il s’agit d’une autorisation et non d’une obligation, il a choisi d’ouvrir son commerce seulement le dimanche 19 décembre : « Par solidarité avec mes collègues. Je pense qu’il faut que la ville vive et soit lumineuse les jours qui précèdent Noël ».

« De quoi se battre »
Le risque est là : se retrouver avec un commerce de centre-ville mité comme un déguisement de père Noël trop longtemps oublié au grenier. Une boutique ouverte sur deux ou pire une tous les cinquante mètres.
Ce serait contre-productif. Là, l’effet boule de neige est souhaité. Plus il y a de boutiques ouvertes, plus il y a de chalands. Les dates des 12 et 19 ont donc été retenues pour mobiliser et concentrer les efforts concédés. Pas besoin de plus pour les Vitrines car, comme le rappelle la présidente : « Les vacances tombent le 17 décembre. À une semaine de Noël, ça laisse du temps pour s’organiser. Ça tombe bien. » L’ouverture dominicale : « On le fait. On va essayer de drainer de la clientèle de l’extérieur. On a un beau centre-ville, assez varié. On a de quoi se battre », souffle Sylvie Forzy.

D’ailleurs, si elle était inquiète il y a quelques mois, la présidente des vitrines du Soissonnais est rassurée.
Les commerçants soissonnais devraient tirer leur épingle du jeu : « En cœur de ville, il y a du monde. La place du marché est rarement vide. On a l’impression que ça reste animé. »

 

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