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Un accord autorise l’ouverture des commerces le 8 mai, le 11 novembre et un dimanche avant Noël. L’enseigne a décidé de passer outre et ouvre ce 1er novembre. Tollé des élus et syndicats.
La polémique
« Nous avons un protocole. Ce que nous demandons, c’est qu’il soit respecté par tous ! » Dans la ligne de mire de Daniel Simonneau, de la CFDT des services 35 : Saturn. L’enseigne d’électroménager et hifi, implantée à Rennes depuis 2006, a décidé de passer outre le protocole d’accord qui entend, depuis 1997, garantir les intérêts des salariés, assurer l’égalité entre les entreprises sur le plan de la concurrence et satisfaire les consommateurs.
Chaque année, ce protocole définit, dans le respect d’un certain équilibre, le cadre des ouvertures des commerces les dimanches et jours fériés. Depuis l’arrivée de la nouvelle municipalité, les commerces ouvrent un dimanche avant Noël, en plus des deux jours fériés déjà autorisés auparavant. Cette année, il s’agit des 8 mai et 11 novembre.
Mais à grand renfort de publicité, l’enseigne annonce depuis plusieurs jours son ouverture le 1er novembre. Contacté, le directeur du magasin rennais se refuse à tout commentaire « mais en échangeant, avec la direction nationale, explique Honoré Puil, conseiller municipal délégué, vice-président de Rennes Métropole, délégué à l’urbanisme commercial, à l’artisanat et au tourisme, il est clair qu’elle souhaite entraîner d’autres enseignes dans son sillage ».
Une brèche dans l’accord
D’ailleurs, si elle le fait plus discrètement, Alinéa implantée à Cap Malo annonce également sur son site l’ouverture ce lundi.
Car il suffit, en effet, qu’une enseigne piétine la règle pour faire des émules. C’est toute la fragilité de cet accord « de bonne volonté ». D’autant que la loi ne prévoit rien pour les jours fériés, à l’exception du 1er mai.
Ouvrir un 1er novembre est aussi tout un symbole. « Les salariés sont attachés à ce jour férié, ajoute Honoré Puil. La possibilité qui doit être donnée à chacun de pouvoir honorer ses morts ne doit pas être sacrifiée à la recherche permanente du profit. »L’élu rappelle que l’enseigne a bénéficié du soutien de l’agglomération pour son implantation à Rennes et qu’elle connaissait, dès l’origine, les règles du jeu locales.
Il n’en faut pas davantage à Force ouvrière pour monter au créneau. « Il y a déjà eu un dimanche d’accordé. On ne peut pas tout donner, s’insurge Bruno Thos. Pourquoi ne pas ouvrir le 25 décembre ? Et si on fait un petit sondage dans le magasin, pas sûr que les salariés soient tous d’accord pour travailler le 1er novembre. »
Élus, syndicats (CGT, FO, l’Unsa, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC) qui condamnent cette ouverture ont prévu de se retrouver pour une manifestation ce lundi matin, à 10 h 30, devant le magasin Saturn à La Visitation.
Agnès LE MORVAN