Les hypermarchés, ouverts le 11 novembre

La France et l’Allemagne se recueillent aujourd’hui au souvenir des morts de la Grande Guerre. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy raniment la flamme du Soldat Inconnu, représentant les neuf millions de morts du conflit (et les huit millions d’invalides).

Et pendant ce temps là, les hypermarchés fonctionnent à plein régime, profitant de la fermeture des commerces normaux.

Cela a quelque chose d’inconvenant, voire d’indécent.

L’Union, 11/11/09

Ouverture des magasins les dimanches et jours fériés ? La question divise

Faut-il ouvrir les magasins du centre-ville les jours fériés ? A la veille du 11 novembre, la question divise les commerçants, en majorité opposés. Un dilemme que ne se posent pas les hypermarchés. Carrefour, Leclerc, tous ou presque seront ouverts ce mercredi 11 novembre.

Le calendrier compte 11 jours fériés. La législation étant complexe, au regard du code du travail, seul le 1er mai est obligatoirement chômé. La loi prévoit néanmoins une ouverture de 5 jours fériés par an.

Malgré une pratique répandue, le sujet reste sensible, au même titre que le travail le dimanche… A Epernay, fin 2008, à 98 %, les commerçants du centre ont voté contre l’ouverture dominicale. Franck Leroy évoquait même « une fausse bonne idée ».

Une ouverture les jours fériés ?

D’un côté, les partisans, peu nombreux, dénoncent l’immobilisme latent sparnacien. De l’autre, les opposants défendent un statu quo fondé sur la tradition culturelle.

«EPERNAY, ville de tourisme. Afin de respecter ce label d’accueil, nous ouvrirons ce mercredi 11 novembre ». Jean-Philippe Durant, commerçant depuis 40 ans, ne se fait guère d’illusion. Il sait que sa demande maintes fois réitérée auprès de la Fédération pour la promotion du commerce d’Epernay « pour que se crée une véritable dynamique commerciale les jours fériés », n’aura pas eu l’écho escompté. Mercredi, les ouvertures se compteront sur les doigts d’une main.

« Il ne s’agit pas d’imposer aux commerçants d’ouvrir un jour férié, mais tout de même, il serait temps de comprendre l’intérêt majeur du commerce du XXIe siècle. Epernay veut devenir station de tourisme ? Peut-on imaginer une station touristique avec des boutiques fermées ? C’est tout simplement inconcevable, » rétorque le commerçant, aujourd’hui désabusé. « Quelle serait votre réaction en tant que touriste ? D’autant qu’en périphérie, les parkings des hypermarchés sont saturés ces jours-là. C’est bien simple, mercredi, le touriste va redécouvrir pour la énième fois Epernay la belle endormie ! »

Pour une ouverture concertée

Ce combat pour une ouverture concertée et cohérente – avec des horaires communs – Jean-Philippe Durant le mène depuis 1997. « J’ai écrit à la FPCE, au Copro Ouest, à l’office de tourisme, au maire… La plupart du temps, je n’ai jamais de réponse ».

En mairie, on ne se dit pourtant pas opposé à une ouverture des commerces les jours fériés, même si on préfère refiler le dossier à la FPCE. « C’est à la fédération d’inciter ou de ne pas inciter les commerçants à ouvrir, même s’il est difficile d’avoir un avis unanime, » répond Jacques Fromm, adjoint en charge du commerce.

Pour Maryse Mouffron, présidente de la FPCE, la question ne se pose plus. « Fin 2008, nous avons demandé aux commerçants ce qu’ils pensaient d’une éventuelle ouverture les dimanches et les jours fériés. Il y a eu 5 réponses positives, tous les autres y étaient opposés. On ne peut tout de même pas exiger d’un commerçant qu’il ouvre sa boutique ! Chacun est libre de faire comme il en a envie ». De fait, mercredi, les ouvertures seront marginales.

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