Olivier Dussopt écrit à un pétitionnaire du CAD

Olivier Dussopt est député de l’Ardèche et maire d’Annonay

« Surtout, nous constatons qu’alors qu’il a lancé le chantier de la négociation sociale en expliquant qu’il ne serait plus possible de réformer le droit du travail hors discussions préalables avec les partenaires sociaux, le gouvernement s’apprête à imposer le travail du dimanche contre l’avis non seulement des syndicats de salariés, mais aussi contre l’avis des représentants du commerce, qui y sont opposés. Au fond, le seul intérêt visé est celui de la grande distribution.

Une telle orientation qui ouvre la voie à la banalisation du travail dominical, et donc à terme à son alignement salarial sur les autres jours de la semaine n’est pas admissible. « 

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OLIVIER DUSSOPT

DEPUTE DE L’ARDECHE – MAIRE D’ANNONAY

 

 

Paris, le 05 décembre 2008

Ref. : OD/DR/05122008

Objet : travail dominical

 

                Monsieur,

                Vous avez bien voulu me faire part de votre inquiétude et de vos observations sur les projets gouvernementaux de remise en cause du repos dominical. Je vous en remercie. 

                Il est clair que, pour le Gouvernement, modernisation rime avec déréglementation du droit du travail. L’explication en est simple : selon Luc-Marie Chatel, « Le Gouvernement souhaite modifier la législation sur le travail du dimanche, qui est ancienne ; elle date en effet de 1906. Elle n’est donc plus adaptée à l’économie d’aujourd’hui. » L’argumentaire du gouvernement se fonde sur deux points : le besoin de consommation des Français, qui n’auraient plus que le dimanche pour effectuer les gros achats familiaux, ainsi que l’opportunité de salaire supplémentaire accordée à des salariés manquant de pouvoir d’achat.  

                En outre, le gouvernement demande aux français de dépenser l’argent qu’ils n’ont déjà pas la semaine et propose une société où le seul but est de consommer et d’accumuler toujours plus de biens matériels au détriment de la vie familiale, sportive, culturelle et associative. 

                Une telle évolution heurte les cadres sociaux de la vie en commun. Le Conseil économique et social a ainsi pu expliquer que « Même si l’évolution des modes de vie et l’interpénétration des temps de travail et des temps de loisirs modifient les rythmes et confèrent une plus grande latitude quant aux choix individuels des jours de repos, le dimanche conserve un caractère structurant pour le plus grand nombre. »  

                Surtout, nous constatons qu’alors qu’il a lancé le chantier de la négociation sociale en expliquant qu’il ne serait plus possible de réformer le droit du travail hors discussions préalables avec les partenaires sociaux, le gouvernement s’apprête à imposer le travail du dimanche contre l’avis non seulement des syndicats de salariés, mais aussi contre l’avis des représentants du commerce, qui y sont opposés. Au fond, le seul intérêt visé est celui de la grande distribution. 

                Une telle orientation qui ouvre la voie à la banalisation du travail dominical, et donc à terme à son alignement salarial sur les autres jours de la semaine n’est pas admissible. C’est pourquoi nous nous opposerons avec force à ce texte lorsqu’il viendra en discussion dans l’hémicycle. 

                Restant à votre disposition, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.

 

Olivier DUSSOPT

 

 

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