Discussion sur le travail du dimanche : reportée.

Ouest France, lundi 08 décembre 2008


Hier, Xavier Bertrand, ministre du Travail, et Luc Chatel, secrétaire d’État à la Consommation, ont été interpellés par des représentants syndicaux, lors de leur visite au centre commercial Art de Vivre, à Épargny (Val-d’Oise).

La proposition de loi ne viendra pas jeudi devant l’Assemblée, comme prévu. Le gouvernement tente de rassurer, mais la polémique se poursuit.

La messe n’est pas encore dite sur l’assouplissement du travail du dimanche. Même si le gouvernement, le ministre du Travail en tête, s’emploie avec constance à rassurer sur les conséquences d’un projet très controversé jusque dans les rangs des députés UMP.

Hier, Xavier Bertrand et Luc Chatel, le secrétaire d’État à la Consommation, ont prêché la bonne parole au centre commercial Art de Vivre, à Épargny, dans le Val-d’Oise.

Volontariat – obligation :la frontière est ténue

Mais la proposition de loi assouplissant le travail du dimanche ne viendra pas, jeudi, devant l’Assemblée, comme prévu. La faute à la guérilla menée par la gauche contre le texte sur l’audiovisuel public, qui retarde les travaux parlementaires. Le report sera, au mieux, d’une semaine. Et le texte pourrait être retardé à l’année prochaine, malgré l’impatience de Nicolas Sarkozy.

Les « garanties » du ministre ne suffisent pas à rassurer l’opposition, les syndicats et une majorité de salariés. Qui savent bien que la frontière entre le volontariat et l’obligation est ténue quand le rapport de force penche en faveur de l’employeur. Ce qui est encore plus le cas en temps de crise et de chômage fort.

 

Voir aussi l’édito de l’ALSACE sur le lien Lire la Suite

L’Edito – L’Alsace, le 08/12/08 à 07:06 – Par Patrick Fluckiger

Guérilla parlementaire 

La guérilla de la gauche à l’Assemblée, contre la réforme de la télévision publique, rend de moins en moins probable un vote à temps pour que la loi puisse entrer en vigueur comme prévu le 5 janvier prochain. Le gouvernement est obligé de réfléchir à des expédients qui ont tous plus d’inconvénients que d’avantages : passer en force irait à l’encontre de l’esprit de la Constitution amendée cet été ; édicter un décret provisoire serait faire injure au Sénat, qui n’aurait pas eu le temps de discuter du texte. 

Il faudra trancher, pourtant, car les annonceurs n’ont pas attendu la loi pour déserter France Télévisions. Le 5 janvier au matin, il manquera des millions de recettes à l’audiovisuel public, et il ne sera pas possible d’attendre des jours meilleurs pour combler le manque à gagner. 

François Fillon tempête sur l’obstruction de la gauche. Elle est réelle, mais le gouvernement n’a rien fait pour permettre un débat serein sur ce sujet sensible. Ou plutôt : il n’a rien pu faire, car tout est descendu de l’Élysée, à charge pour la ministre de la Culture et pour la commission Copé d’arrondir les angles. Ce qui a été impossible, Nicolas Sarkozy restant inébranlable sur les deux grands points controversés : sa décision de nommer le PDG de France Télévisions et l’arrêt de la pub dès 2009 en soirée. Les deux mesures touchent à l’indépendance des rédactions. Elles s’ajoutent à plusieurs escarmouches entre le pouvoir et la presse, ce qui n’est pas de nature à permettre un débat apaisé, ni au Parlement, ni dans le pays.Paradoxalement, le retard sur l’audiovisuel évitera peut-être à la majorité de s’enferrer dans un autre débat, encore plus difficile : l’Assemblée n’aura sans doute pas le temps d’examiner la loi sur le travail du dimanche. Le texte divise l’UMP, et le gouvernement ne devrait pas être trop mécontent de remettre à plus tard des explications qui ne manqueront pas d’être orageuses. Difficile fin d’année législative pour le gouvernement ! 

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