Michèle Delaunay écrit au CAD

« Tendre vers la généralisation progressive du travail le dimanche ne correspond ni au modèle de société que nous souhaitons, ni à notre conception de la liberté (on sait que le volontariat invoqué des salariés pour travailler le dimanche ne sera pas une réalité), ni la bonne manière de répondre à la baisse du pouvoir d’achat des Français.

[…] Ce texte serait donc lourd de conséquences et aurait pour effet une banalisation du travail le dimanche au détriment des petits commerces (1 emploi créé en grande surface entraînerait la suppression de 3 emplois en commerce de proximité), des loisirs et de la vie associative, facteurs essentiels de cohésion sociale.

Nous ne manquerons pas d’en souligner les risques lors des débats. […]

Michèle Delaunay
Député de la Gironde

Lire le courrier complet de Mme Delaunay
Lire l’article « Le dimanche c’est non » sur le blog de Michèle Delaunay
Lire l’article « Des lumières qui datent un peu » sur le blog de Michèle Delaunay
Lire et commenter l’article « Travail du dimanche, une erreur économique » sur le blog de Michèle Delaunay (premier article d’une série de trois)

 

Madame, Monsieur,

Merci de votre courriel. Je suis totalement en accord avec votre position.

C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai déposé, au mois de mai dernier déjà, alors qu’on nous annonçait l’arrivée de ce projet de loi en séance, de nombreux amendements.

Nous avons bien l’intention, avec mes collègues socialistes , de nous battre contre ce texte de Richard Mallié, député UMP, dont le passage est programmé juste avant Noël au sein de l’hémicycle.

Les résultats d’un sondage dont la presse a fait récemment l’écho et dont se font valoir M. Luc Châtel et M. Xavier Bertrand (67 % des Français seraient pour le travail le dimanche) sont d’autant plus choquants et non représentatifs que les questions posées aux sondés étaient particulièrement orientées. Un sondage moins orienté réalisé récemment par BVA estime qu’une grande majorité des salariés s’y oppose.

Tendre vers la généralisation progressive du travail le dimanche ne correspond ni au modèle de société que nous souhaitons, ni à notre conception de la liberté (on sait que le volontariat invoqué des salariés pour travailler le dimanche ne sera pas une réalité), ni la bonne manière de répondre à la baisse du pouvoir d’achat des Français.

De plus, rien ne garantit dans ce projet de loi que le dimanche travaillé sera payé double.

Par ailleurs, ouvrir les magasins le dimanche ne relancera pas la croissance : il est démontré qu’un magasin ouvrant le dimanche ne fait pas plus de chiffre d’affaires sur une semaine complète qu’un magasin qui ouvre 6 jours sur 7. Les Français ne dépenseront pas plus que ce qu’ils ont actuellement dans leur porte-monnaie.

Il faut avant tout leur assurer un salaire de base décent qui ne les contraint pas à travailler les jours fériés pour joindre les deux bouts.

Enfin, on sait d’ores et déjà qu’une augmentation de la masse salariale par le travail le dimanche sera répercutée sur les prix et que chaque consommateur (même celui qui fait ses courses en semaine) en subira les conséquences. Une analyse précise évalue cette augmentation à 4 %.

Ce texte serait donc lourd de conséquences et aurait pour effet une banalisation du travail le dimanche au détriment des petits commerces (1 emploi créé en grande surface entraînerait la suppression de 3 emplois en commerce de proximité), des loisirs et de la vie associative, facteurs essentiels de cohésion sociale.

Nous ne manquerons pas d’en souligner les risques lors des débats.

En attendant, je vous invite à lire les deux billets que j’ai publiés sur mon blog <http://www.michele-delaunay.net/blog/2007/12/11/563-travail-du-dimanche-c-est-non>, http://www.michele-delaunay.net/blog/2008/01/23/611-travail-du-dimanche-des-lumieres-qui-datent-un-peu
et à y ajouter vos commentaires.
Je me propose de publier bien vite un autre billet sur le sujet.

Je serais également heureuse de recevoir par courrier le nombre et la liste des signataires de votre pétition.
N’hésitez pas à diffuser ce courriel à l’ensemble des personnes intéressées par cette question.

Meilleures salutations.

Michèle Delaunay

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