Déreglementation du temps de travail : chantage à la misère aux Galeries Lafayette

AFP, 17 octobre 2008

Les salariés des Galeries Lafayette à Paris reconduisent leur grève en AG


Plusieurs centaines de salariés du Printemps Haussmann et des Galeries Lafayette manifestent devant leurs établissements à Paris, le 17 octobre 2008 – Cliché AFP

PARIS (AFP) — Les salariés des Galeries Lafayette Haussmann à Paris ont voté en assemblée générale la reconduction de leur grève samedi « en cas d’échec des négociations » sur la « déréglementation de leurs horaires », a indiqué vendredi la CGT commerce, distribution et services dans un communiqué.

Ces salariés s’étaient rassemblés dans la matinée devant leur magasin à l’appel d’une intersyndicale et avaient été rejoints par des salariés du Printemps Haussmann voisin, qui protestent comme eux contre une extension des horaires d’ouverture de leurs établissements

Les salariés des deux enseignes se sont rejoints vendredi midi, bloquant le boulevard Haussman pour répandre sur les automobilistes une pluie de mini-tracts protestant notamment contre le fait de « travailler plus pour des salaires ridicules ». Ils étaient 1.000 selon la CGT, 600 selon la police..

Les salariés des Galeries, qui dénoncent une extension des horaires « jusqu’à 22H30 » et une « multiplication des ouvertures les dimanches », devaient être reçus dans l’après-midi par la direction. Selon la CGT, une assemblée générale a d’ores et déjà voté la reconduction de la grève samedi « en cas d’échec des négociations ».

Le Printemps Haussman « ferme une heure plus tard depuis juillet 2008. Entre 19 et 20 heures, on vend 10% de plus », a déclaré à l’AFP le directeur du grand magasin, Pierre Pelerey.

« Mais rien n’est encore décidé pour la suite. Nous étudions pour le moment l’impact de cette fermeture plus tardive. Nous nous adapterons à ce que nos clients souhaitent et ils semblent plutôt apprécier pour l’instant », a-t-il ajouté.

Le métier est dur, « debout toute la journée », souvent penchée vers une cliente pour lui montrer une crème ou un parfum. « Il y a déjà des problèmes d’effectifs : ils n’ont qu’à embaucher! », s’emporte Nadia, smicarde après huit ans de maison.

L’extension à 21H00 « sera réservée aux volontaires. S’il y a des pressions abusives, on compte sur les syndicats pour les dénoncer », tempère Christophe, la trentaine, chef de rayon et non-gréviste.

Mais selon une vendeuse, smicarde elle aussi, « celles qui refusent de travailler jusqu’à 20 heures sont privées de travail du dimanche. C’est du chantage à la misère ».

Sur 2.100 personnes travaillant sur le site, 1.700 sont des démonstratrices, salariées de 500 entreprises extérieures, sans salaire fixe, qui « resteront payées 35 heures sur des stands potentiellement ouvert 65 heures », dénonce la CGT.

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