La médiathèque bogue sur le travail du dimanche

La médiathèque Yourcenar (XVe ) devait être le symbole de l’adaptation aux nouveaux horaires des Parisiens. Mais l’ouverture le dimanche fait grincer des dents

Le Parisien, 30/08/08

DECIDEMENT, le travail dominical a du mal à passer pour les agents de la médiathèque Marguerite-Yourcenar (XV e ). Inauguré en février, cet équipement de 3 500 m 2 est la seule bibliothèque dans la capitale à accueillir le public le dimanche. Mais l’adaptation aux nouveaux rythmes des Parisiens ne se fait pas sans difficulté : hier, les personnels ont déposé un préavis de grève pour le 7 septembre.

Un dimanche…

« Depuis le début, il y a un manque d’effectifs ce jour-là », répète Marie-Claude Semel, du syndicat Supap-FSU qui lutte pour le respect du repos hebdomadaire. « Nous demandons les postes budgétaires votés par le Conseil de Paris en juillet 2007 pour les bibliothèques ouvrant le dimanche. Soit neuf postes pour Yourcenar. » Christophe Girard, adjoint en charge de la culture, « suit le dossier de très près ». « Je me suis battu pour que cette formidable médiathèque existe et c’est un vrai succès », rappelle-t-il. Christophe Girard rencontrera les syndicats jeudi pour discuter du travail dominical. Il ne devrait cependant pas accorder les neuf postes supplémentaires qui, selon lui, « sont destinés à l’ensemble des bibliothèques parisiennes ». Les négociations s’annoncent donc serrées…

De nombreux griefs

D’autant que la liste des griefs ne s’arrête pas là. Outre des critiques à l’encontre des méthodes du conservateur, les bibliothécaires se plaignent de la mauvaise conception du bâtiment. La médiathèque a ainsi été fermée pendant quinze jours en août pour de nouveaux aménagements : déménagement de l’espace DVD, réorganisation des rayonnages… La grande banque de prêt, où les usagers prennent et ramènent les livres, fait également l’unanimité contre elle. Trop large et encombrée, elle occasionne des douleurs musculaires chez les agents, qui demandent plus d’ergonomie. « Nous demandons aussi la désactivation du système RFID (NDLR : système d’identification des livres par radiofréquences) », ajoute une jeune bibliothécaire gréviste. « Au mieux, il nous complique la tâche, et au pire, ça bogue… » Plus embêtant encore, ces ondes radio provoquent parfois des maux de tête ou des problèmes oculaires. A tel point que les salariées enceintes ont décidé de ne plus travailler à proximité directe des bornes… le dimanche comme les jours de semaine.

Le Parisien

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