Dimanche, enjeu de société

Auteur : CMGL
mardi 03 mai 2005
 
Non au travail du dimanche

Travailler ou ne pas travailler le dimanche ?
Derrière cette question apparemment banale se cache un enjeu de société.

Le dimanche est devenu, notamment dans le commerce, le terrain d’une concurrence de plus en plus vive pour la conquête des parts de marché.

Or cette journée est un enjeu important de la société de demain.

Le repos pris en commun et la trêve de l’économie sont, non le signe du refus d’évoluer dans une société en crise, mais la reconnaissance de la primauté de la personne humaine.

Comme les jours fériés, la spécificité du dimanche, jour chômé en commun, répond, en effet, à des exigences profondes de la vie familiale, culturelle, associative et spirituelle.

Au moment où croît le nombre de femmes salariées, le respect d’un jour de repos généralisé permet au moins la sauvegarde d’une journée de rencontre commune pour les familles dispersées toute la semaine, qu’il s’agisse d’ailleurs des commerçants ou des salariés.

Une fausse bonne idée pour résorber le chômage.

Certains avancent l’argument selon lequel en ces temps de chômage, il faut rechercher toutes les solutions capables de résorber ce fléau.

Par exemple, en permettant d’accroître la consommation, l’ouverture des magasins le dimanche créerait des emplois.

Une étude réalisée par le BIPE en 1993 révèle au contraire que la généralisation du travail du dimanche ne crée pas de véritables emplois mais plutôt un transfert d’activités des petites entreprises de centre-ville vers les grandes ou moyennes surfaces des zones commerciales périphériques, qui offrent proportionnellement moins d’emplois.

Les petits commerces peuvent difficilement supporter la concurrence avec les grands distributeurs, ce qui entraîne progressivement leur disparition.

A une époque où l’on favorise la création d’entreprises individuelles et surtout où l’on traite la question de l’aménagement du territoire, il serait absurde de négliger cet effet pervers.

A ceci, les partisans de l’ouverture dominicale rétorquent « qu’il faut être moderne et rendre les villes gaies le dimanche ».

Soit. Encore ne faut-il pas rendre plus triste la vie en ville pendant la semaine.

Si l’ouverture le dimanche se traduit par le fermeture des petits commerces, où seront les véritables acteurs de la vie sociale de nos villes ?

 

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