Travail le dimanche : Macron refuse l'appel au compromis des frondeurs

Les députés PS "frondeurs" ont appelé samedi Emmanuel Macron au "compromis politique" sur le travail le dimanche, menaçant de ne pas voter son projet de loi mardi, mais le ministre a rejeté tout "compromis de façade" pour "rallier des voix".
 
Défendant un amendement prévoyant le doublement de la rémunération pour le travail le dimanche car "la loi doit protéger les salariés", Laurent Baumel (PS) a mis en garde le ministre car le "temps presse pour trouver les compromis nécessaires" sur cette loi "qui embarrasse votre majorité, bien au-delà des frondeurs" "Vous avez l’occasion de faire un geste politique avant mardi prochain (jour du vote solennel). Je vous conseille d’y réfléchir sérieusement", a-t-il insisté. 

Emmanuel Macron lui a répondu qu’il "ne cherchait pas des compromis politiques pour rallier des voix".

Je ne suis pas ouvert à des compromis de façade pour dire qu’on pourrait voter car ce n’est pas comme ça que je considère le dialogue politique. J’ai entendu en creux vos menaces. Ce n’est pas l’idée que je me fais du débat.
 
La réponse n’a pas plu aux frondeurs. "Dans ce cas-là, notre discussion n’est que formelle et rhétorique, j’ai pour ma part une autre opinion du débat parlementaire", lui a répondu Pouria Amirshahi (PS). "Souffrez que nous ayons une conception élevée de la démocratie. Tout n’a pas été réglé en commission, ce n’est pas une recherche indigne de compromis", a renchéri Christian Paul (PS).

Macron ne bouge pas d’un iota
 
Sur le fond, Emmanuel Macron a défendu que les compensations soient décidées par accord de branche, d’entreprise ou territorial. "S’il n’y a pas d’accord, il n’y a pas d’ouverture. Nous donnons la possibilité aux organisations sociales de bloquer l’ouverture le dimanche", a-t-il martelé. Certains grands magasins à Paris craignent ainsi de ne pas pouvoir ouvrir le dimanche, faute de trouver un accord avec les syndicats.

Sur le dialogue social, "les déclarations d’amour c’est bien mais les preuves d’amour c’est mieux", a-t-il lancé aux frondeurs. Alors que les élus UMP assistaient un brin goguenards aux débats, le PS Olivier Faure s’est réjoui "de leur chance d’assister en direct à un conseil national du PS".

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