Les menaces de mort contre Emmanuel Macron étaient une blague

 

On s’en souvient, M. Macron avait fait frémir l’Assemblée en révélant que des menaces de mort lui avaient été adressées. Martyr de la République, il s’apprêtait à faire face à son sort, avec courage, mais le soutien de la police, convoquée tout exprès. Les citoyens, tremblants devant leur postes de TV, se dirent qu’il allaient se passer quelque chose : depuis que le suicide pour malversation, corruption ou faillite ne fait plus partie des moeurs des élus – seulement des "zexcuses" dument calibrées par les agences de com, la politique ne passionne plus.

Las…

Il ne s’agissait que d’une carabistouille de plus. Le jeune ministre n’a pas encore le calme des vieilles troupes, et son baptème du feu législatif ressemble bien à une déroute. Il a encore un demi-siècle pour apprendre le sang-froid, tout le monde ne peut pas en dire autant. 

Ci-dessous la photo qui a été prise pour une menace de mort par M. Macron. A pleurer de rire. 

 

Libé, 20/02/15

VU SUR LE WEBLe ministre de de l’Economie avait révélé devant l’Assemblée les avoir reçues. Tout est parti d’une photo postée sur les réseaux sociaux dans le cadre de la campagne d’un collectif de notaires opposés à la loi Macron.

L’affaire remonte au 2 février, en plein débats sur la loi Macron.  Le ministre de l’Economie secoue l’Assemblée en révélant avoir reçu des menaces de mort.

Derrière ces «menaces», un notaire corse qui officie à Ajaccio. France Inter, a retrouvé cet homme, Dominique Bartoli. Il explique que tout est parti d’une photo postée sur les réseaux sociaux dans le cadre de la campagne des «Furibards», un collectif de notaires, très opposé à la loi Macron.

Dominique Bartoli en fait partie et a posé comme nombre de ses confères avec un message pour dénoncer une loi qu’ils estiment être une remise en cause profonde de leur profession. Sur la pancarte du notaire corse, on peut lire : «A vendre. Notaire furibard, 40 ans, itinérant, connaît tous les chemins de son pays. Permis de chasse pour plumes, battues, Macrons, R.Ferrand [député PS, rapporteur de la loi Macron, ndlr]. Plasticages possibles.» C’est ce texte que le ministre de l’Economie a interprété comme une menace de mort. 

La photo qui incrimine Me Dominique Bartoli. 

Me Bartoli s’est justifié sur France Inter : «Je n’ai jamais eu l’intention de menacer qui que ce soit et surtout pas un ministre de la République. […] Je n’ai jamais adressé [directement] ce tweet à monsieur, le ministre. En réalité, c’est toute une série de 140 photos qui sont quasiment identiques avec des messages différents. Le mien était un petit peu décalé étant moi-même Corse. Et j’ai voulu moi-même me moquer de mes origines et des clichés sur les Corses. Ce sont des phrases reprises du film L’Enquête corse.»  Le notaire corse a expliqué que le message se voulait décalé et humouristique. Il s’excuse et déplore une blague «potache» qui voulait faire rire et non pas «faire peur».

Emmanuel Macron a porté plainte et Dominique Bartoli a été convoqué au commissariat d’Ajaccio. Entendu par les policiers le jeudi 5 février, il en est ressorti libre et ne fait l’objet à ce jour d’aucune poursuite. «Les personnes que j’avais en face de moi ont très bien compris qu’il s’agissait d’une campagne. […] Je ne comprend pas qu’on ait pu prendre ma photo pour une menace.»  

A cause de cet incident, Dominique Bartoli pourrait être sanctionné par le Conseil régional des notaires et perdre son droit d’excercer. 

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