Point de labeur le dimanche

Parmi les commerçants de La Réole, le travail dominical est loin de faire l’unanimité.

Le Républicain, 18/01/2015 à 13:19
 
Pour les Réolais, la question ne se pose pas : le travail dominical tuera le centre-ville et ses commerces.
 
Le travail dominical n’emballe pas les commerçants du centre-ville de La Réole. Le projet de loi du ministre de l’économie Emmanuel Macron n’est pas encore adopté que déjà , on appréhende ses effets sur la vie commerçante. Christine Hériteau possède une boutique de vêtements d’enfants. Pour elle, la loi n’est pas un cadeau. « Les grandes surfaces vont engloutir le chiffre d’affaires que pourraient faire les boulangers, buralistes et les épiceries », redoute la présidente de l’Union des commerçants et artisans du Réolais, « Ceux qui n’ont que cent euros à dépenser en début de semaine, n’auront pas plus à dépenser à la fin ».

Nous lutterons contre le travail dominical !

Quatre ans plus tôt avec l’implantation de Leader Price dans la zone de Frimont, la bataille contre le travail dominical avait fait rage. A l’époque, Bruno Marty, maire actuel de La Réole, avait participé aux  négociations avec les grandes surfaces pour que le dimanche reste non-travaillé. « Leader Price et Intermarché nous étaient les plus réticents. Lidl a toujours été contre l’ouverture dominicale. Quant à Netto, ils ne se sont jamais positionnés », se souvient l’édile qui ajoute, «Je n’ai rien contre les grandes surfaces». Si la loi venait à être adoptée, le maire confie qu’il se « battra de nouveau pour préserver les commerces du centre-ville ».
A ce jour, un arrêté municipal interdit aux grandes surfaces d’ouvrir le dimanche. Interrogé sur la position d’Intermarché face à ce projet de loi, le responsable de l’enseigne affirme : « Il y a un arrêté, on n’ouvre pas. Je n’ai pas d’autres commentaires ». Sollicitée par nos appels, la direction de Leader Price n’a pas répondu. Deux boulangeries réolaises, Fléau du Pain et Maison du Pain, observent aussi le mutisme face à nos questions.
Ce n’est pas le cas de Christian Prioul, boucher, qui ne voit pas l’utilité pour des commerces autre qu’alimentaires d’ouvrir le dimanche. « De toutes façons, dans le centre-ville, il n’y a plus beaucoup de commerces. Les clients iront vers les grandes surfaces car c’est plus facile d’y stationner », suggère l’artisan. Christiane Hériteau s’inquiète aussi du traitement des salariés : « Comment vont-ils être rémunérés ? Est-ce que l’on ne va pas les obliger ? Et ceux qui refusent ? Il faudra faire attention ». Si la loi passe, La Réole sera vent debout contre cette nouvelle réalité.

Que dit le projet de loi ?
La Réole a un arrêté interdisant aux grandes surfaces d’ouvrir le dimanche. Cependant, la loi Macron autoriserait les commerces à ouvrir 5 dimanches dans l’année sans autorisation préalable et 7 autres avec l’accord de la mairie. Les salariés qui travailleront le dimanche le feront sur la base du volontariat.

A.Y.

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