Le Gouvernement, entre Pravda et méthode Coué

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(coup de geule)
 
Ce n’est pas sans une certaine stupéfaction que le citoyen que je suis a pris connaissance du "kit Repas de famille" publié sur le site du Gouvernement (http://www.gouvernement.fr/kit-repas-famille).
 
Dès le titre, "Kit Repas de Famille", il n’y a plus d’illusion à se faire sur la considération accordée par les élites au vulgum pecus, dont il faudrait sans doute meubler les affligeantes conversations au cours de ses ripailles de fin d’années.
 
Ce kit, présenté sous forme de carrés colorés, un peu comme ceux que dessinent les CM2, revisite les thèmes représentatifs des inquiétudes les plus fortes de nos contemporains. Celles auquelles la classe politique, à gauche comme à droite, apporte des réponses en kit, sans avoir d’autre résultat que de faire descendre sa cote de confiance à des niveaux jamais atteints. L’ensemble est ludique, marketé, moderne et flat design. C’est donc à ces prouesses de graphiste que servent mes impôts ?
 
Il y a un carré "La France est foutue, faut se barrer", et un carré "Et les résultats, ils sont où ?", et même un carré "On est plus en sécurité nulle part", qui vous explique que si, si, c’est une illusion d’optique, parce qu’en vrai, "enfin les chiffres de la délinquance sont en baisse". Merci, Charlie.
 
Et il y a un carré "Bientôt on sera tous obligés de travailler le dimanche", qui nous explique que nous nous trompons grave : "Tu n’y seras jamais obligé… Le repos le dimanche reste la règle. Et pour les salariés concernés, dans certaines zones ou pour des ouvertures exceptionnelles, le travail le dimanche c’est seulement s’ils sont volontaires, contre rémunération plus avantageuse ou repos compensateur. Jusque-là, il n’y avait pas de compensation obligatoire, désormais il y en aura."
 
Même quand on me prend pour un con, je n’aime pas qu’on me tutoie.
 
Et même quand on me prend pour un con, il y a des limites.
 
Affirmer que je n’y serai jamais obligé, en pédiode de chômage de masse, c’est juste une foutaise. Affirmer que le travail du dimanche restera la règle, alors que le projet Macron se propose d’aller plus loin encore que la loi Mallié dans la dérégulation du repos dominical, c’est un pur mensonge. Dire qu’il y aura rémunération plus avantageuse, tout en refusant explicitement d’en fixer la hauteur, c’est un piège. Dites-moi, M. le Ministre, vous allez vraiment aller travailler à Bercy tous les dimanches pour une prime à deux balles ? Dire qu’il va y avoir un repos compensateur, alors qu’il existait déjà, c’est honteux. Quatre lignes, quatre mensonges.
 
Venez donc faire pour un repas de famille à la maison, M. le Ministre, je vous assure que nous n’aurons nul besoin de votre kit à penser pour vous parler des sujets qui nous tiennent à coeur. A commencer par vous rappeler que ni vous ni personne n’a été capable de relever notre défi public, à savoir de prouver que dans l’environnement économique présent, le travail du dimanche crée un seul emploi net.
 
Etienne NEUVILLE
Secrétaire Général du CAD 

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