Travail dominical. Mais que font les autres pays?

 
Avec les professions réglementées, le travail dominical est l’autre gros dossier auquel s’attaque le projet de loi présenté, aujourd’hui, par le ministre de l’Économie. Le Medef applaudit. Pas les socialistes.
 

Allemagne
Depuis 2006, chacune des 16 régions peut choisir le nombre de dimanches ouvrés. La plupart se contentent de quatre dimanches par an. Berlin permet huit dimanches auxquels les entreprises peuvent ajouter deux dimanches. À la suite de protestations de l’Église en 2010, ce ne sont plus quatre, mais deux dimanches de la période de l’Avent qui peuvent être ouverts à Berlin.
Chine
Interdire le travail dominical serait un non-sens économique. Le régime fait, par ailleurs, fi des considérations religieuses. Théoriquement, les personnes de service le septième jour sont payées double. Mais rares sont les patrons respectueux du code du travail. Quant aux employés, ils oscillent entre ignorance juridique et résignation. Et pour compenser les « ponts » venus compléter en semaine les quelques malheureux jours fériés, Pékin a réussi à décréter, y compris dans les écoles, le travail dominical… obligatoire !
Suède
Il n’existe plus d’heure fixe d’ouverture et de fermeture des magasins depuis 1972. En général, les magasins des centres-villes respectent la pause dominicale, tandis que les boutiques d’alimentation, les bureaux de tabac, les centres commerciaux et grandes enseignes en bordure des villes, restent ouverts. Parfois, avec des journées un peu plus courtes qu’en semaine. En échange, les salariés perçoivent une compensation financière.
États-Unis
En général, les boutiques ou centres commerciaux sont ouverts, même si beaucoup lèvent le rideau un peu plus tard (vers 11 h) et ferment plus tôt (18 h au lieu de 20 h). Par ailleurs, les nombreux « drugstores », ces petits supermarchés dans lesquels on trouve aussi bien des médicaments en libre-service que du lait ou du shampoing, sont ouverts 24 heures sur 24, 365 jours par an. S’il n’existe pas de loi imposant aux employeurs de mieux payer leurs salariés, certains États ont légiféré dans ce sens, comme le Massachusetts.
Italie
La libéralisation totale des horaires d’ouverture a été introduite par Mario Monti, en décembre 2011, avec d’autres mesures « d’urgence » qui visaient à sortir le pays de la crise. Le gouvernement d’Enrico Letta a ensuite fait un pas en arrière, rétablissant 12 jours obligatoires de fermeture par an. Les employés travaillant les dimanches et jours fériés reçoivent un bonus de 30 % et ne peuvent en faire plus de 25 par an.
Espagne
Depuis 2012, les magasins de 14 villes « à grande affluence touristique » sont obligés d’ouvrir dans certaines zones le dimanche et les jours fériés. Madrid a même permis d’ouvrir 24 heures sur 24, 365 jours par an. Objectif : attirer plus de touristes et créer plus d’emplois. Le gouvernement a décidé d’étendre cette mesure à dix nouvelles villes. Et celles qui s’y opposeront seront sanctionnées.
Corée du Sud
On a plutôt tendance à demander… de fermer. Depuis deux ans, la loi régule, en effet, les ouvertures des hypermarchés pour soutenir les petits commerces. Concrètement, on demande aux supermarchés de fermer leurs portes un dimanche sur deux et de limiter leurs horaires d’ouverture à 10 h-minuit.
Grande Bretagne
Depuis 1994, les magasins d’une surface inférieure à 280 mètres carrés peuvent ouvrir sans restriction le dimanche. Et ceux d’une superficie supérieure ne peuvent ouvrir leurs portes que six heures d’affilée, entre 10 h et 18 h. En Écosse, il n’existe cependant aucune restriction. Les salariés qui travaillent pour la même entreprise depuis avant 1994, ne sont pas obligés de travailler le dimanche. Quant aux autres, cela dépend de leur contrat.

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