La loi n’a pas à fixer le montant des compensations salariales, selon Macron

 

Il est toujours désagréable d’entonner le couplet "je vous l’avais bien dit". Mais ici, les faits viennent nous donner raison d’une manière tellement éclatante que nous devons rappeler que cela fait belle lurette que nous avions annoncée que le double paiement évoqué pour faire rêver les naïfs n’était qu’un leurre.

Ajourd’hui, c’est Emmanuel Attali, pardon, Macron, qui vient nous dire que la loi n’aurait pas à fixer de compensations salariale ! Dans cette logique, devons nous nous attendre à ce que la Loi abandonne aussi sa prérogative de fixer le salaire minimum ?

Les salariés vont donc devoir négocier branche par branche, et pourquoi pas chaque année, pour voir leur prime de dimanche de plus en plus réduite, puis supprimée. Normal, pourquoi voudriez vous qu’il existe une prime au travail du dimanche si tout le monde travaille le dimanche ?

La logique est imparable : nous voudrions bien payer double ce travail pénible, mais si nous le faisons, les petites entreprises vont fermer. Plutôt que d’en rester là, et de maintenir un repos dominical qui satisfait tout le monde sauf LVMH, la mise en place du travail du dimanche payé comme un lundi est annoncée. Emmanuel Attali, pardon, Macron, reprend ici une vieille chanson d’Annie Cordy, "j’voudrais bien, mais j’peux point"

Nous allons vers un système encore plus opaque que le système actuel, illisible. Une jungle. Et dans une jungle, ce sont ceux qui ont les plus grandes dents qui dévorent les autres. Toujours. Bienvenue dans l’univers ultra-mercantiliste cher à Attali, pardon, à Macron.

Le ministre de l’économie s’oppose à Christian Eckert, secrétaire d’Etat au Budget qui souhaite un doublement du salaire en compensation de l’assouplissement du travail du dimanche.

Les Echos, 10/12

Invité de RTL, le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, est venu défendre sa loi au lendemain de sa présentation en Conseil des ministres. Interrogé notamment sur le montant de la compensation salariale prévue par le texte en cas de travail le dimanche, Emmanuel Macron a refusé l’idée de fixer celui-ci.

Rappelant, que ce type de compensation n’était pas obligatoire jusqu’à maintenant dans les 600 zones touristiques qui existent, le ministre de l’économie à pris le contre pied du secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert.

Le ministre de l’économie écarte ainsi explicitement l’idée défendue par son collègue du gouvernement qui s’est dit favorable à l’assouplissement du travail le dimanche si celui-ci donne lieu à une compensation minimale qui serait le doublement du salaire.

« La loi doit poser un principe et c’est au niveau de la branche que les règles peuvent être définies » a-t-il expliqué en soulignant qu’il « ne faut pas que la loi purge tous les débats ».

 

Des compensations partout

"Nous avons parfois fait l’erreur de penser que l’on pouvait tout prévoir par la loi (…) Les règles peuvent être définies intelligemment. Les Français sont les plus intelligents pour savoir ce qui est mieux pour leur quotidien (…) Certaines zones paieront double, d’autres donneront 30% ou 40% de plus » a expliqué le ministre en demandant que l’on fasse "l’épreuve du réel".

Et d’agumenter que "doublez le salaire, voyez si un petit magasin peut payer double. Il fermera".

Mais il a rappelé que si cette compensation salariale n’était pas prévue, les magasins ne pourront pas ouvrir le dimanche. Avant de souligner, en réponse à une question d’un auditeur, que la loi concernera toutes les entreprises, quelque soient leur tailles. « Il y aura des compensations partout », a souligné le ministre en affirmant qu’il n’était pas question d’ajouter des effets de seuils.

Pas de polémique avec Aubry

Alors que son texte est vertement critiqué à gauche, le ministre de l’économie a par ailleurs dit  « ne pas vouloir polémiquer » avec Martine Aubry.

Mais il a rappelé, alors que cette dernière dit refuser que « « la consommation soit l’alpha et l’oméga de notre société », Emmanuel Macron dit « ne pas vouloir polémiquer ». Il rappelle que sa loi « donne des possibilités mais n’oblige pas à travailler ».

 

Emmanuel Macron : "Ma loi donne des… par rtl-fr

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