La caricature, une nouvelle fois, s’est invitée dans le débat sur le travail le dimanche. Avec les arguments débiles habituels nous expliquant, par exemple, que les touristes japonais, s’ils ne peuvent s’acheter une perceuse à Bricorama, quitteraient la France illico pour Chicago. Et oubliant, comme l’écrivait Jacques Julliard il y a déjà six ans, que la pause dominicale "consacre la dignité du travailleur à être autre chose qu’un travailleur".
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Encore une fois, on notera que la caricature n’est pas là où on l’attend. Encore une fois, on relèvera que ce sont les mêmes arguments qui sont ressassés telle que la fantasmatique paresse des salariés français, les mêmes chiffres bidons sortis d’instituts fantômes, les mêmes arguments débiles sur l’hypothèse que les touristes fuiraient la France comme si l’impossibilité pour un Japonais de s’acheter une perceuse à Bricorama allait lui faire prendre illico un avion pour Chicago. On est abasourdi par tant de roueries grossières qui ne se hissent même pas au niveau des brèves de comptoir. A entendre ces nouveaux Bouvard et Pécuchet, le travail dominical favoriserait la croissance et l’emploi. Région prospère s’il en est du cœur de l’Europe, la Bavière n’utilise jamais l’ouverture dominicale.
Dernièrement, un ponte du Medef croyait tenir l’argument massue en soulignant qu’« Internet ne s’arrête pas le dimanche ». Certes, mais, à ce compte, gageons qu’il ne faudra pas longtemps avant de déclarer d’utilité générale le travail de nuit. On voit bien que, comme l’écrivit Jacques Julliard il y a déjà six ans, la pause dominicale « consacre la dignité du travailleur à être autre chose qu’un travailleur ».
Retour vers le futur, Jospin revient. Comme si la nomination de l’ancien Premier ministre au Conseil constitutionnel permettait de masquer cette loi Macron mal ficelée, mal engagée
et mal orientée. Jospin revient et l’on notera juste ce formidable cadeau concédé aux années 80 par un exécutif droit dans ses hottes. Jospin revient et c’est la certitude que rien ne change, rien ne bouge. Lionel Jospin revient et l’on se dit que, par contrecoup, Valéry Giscard d’Estaing va nous apparaître presque moderne. Jospin revient, son ancien directeur de cabinet Olivier Schrameck est à la tête du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et son ancien chargé de la communication Manuel Valls est à Matignon. Mais pourquoi s’obstinent-ils à passer toujours les mêmes films le dimanche soir ?