Travail du dimanche : Valls renonce aux ordonnances (?)

Le Chef de l’Etat disait en 2012 « le combat de 2012, c’est de préserver le principe du repos dominical, c’est-à-dire de permettre aux travailleurs de consacrer un jour de leur semaine à leur famille, au sport, à la culture, à la liberté. Et j’y veillerai ». Deux ans plus tard, l’ennemi de la finance, le champion du dialogue social, planifie de faire exactement le contraire, par la voie anti-démocratique des ordonnances. 

Devant le tollé massif suscité par ce projet, l’exécutif a effectivement reculé, non pas en vue du bien des travailleurs et de la société française, non pas en vue de la rectification de la situation de désordre instaurée par la loi illisible et injuste du Dr Mallié, mais sous la contrainte, tout simplement pour ne pas ajouter la goutte d’eau qui fasse exploser sa majorité. A ce sujet, nous remercions très chaleureusement tous les citoyens et les acteurs de la vie politique et sociale qui ont produit un communiqué de presse ou un communiqué de protestation.

Il y a trois choses absolument certaines, en ce qui concerne le travail du dimanche :

  • le travail dominical ne crée aucune croissance économique.  
  • le solde net du nombre d’emplois créés est négatif ou nul.
  • le travail dominical permet à la grande distribution de gagner des parts de marchés sur le commerce traditionnel.

Or comme les grands intérêts qui poussent au travail dominical pour tous, après avoir été représentés pas les magasins de meubles et du luxe (ce qui a donné la loi ConfoKea), puis par des grands consortiums (Dossier La Défense, Le Millénaire, Le Grand Cercle, etc), puis par les magasins de bricolage (Leroy-Merlin et Castorama), actuellement représentés activement par les propriétaires des magasins du boulevard Haussmann (Le Printemps, Galerie Lafayette, BHV), ne sont pas en voie d’affaiblissement d’influence, il est certain également que cette renonciation n’est que temporaire, et que nous reverrons bientôt pointer les oreilles de ce dossier interminable, non pas dans le sens de l’abrogation de la loi Mallié, que nous demandons depuis 2009, mais bien dans le sens d’une poursuite du grignotage officialisé par la loi Mallié.

Il faut donc continuer à se battre.

Les Echos, 03/09/14

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EXCLUSIF – Les responsables de la majorité ont obtenu du Premier ministre que cette réforme, sensible à gauche comme à droite, soit soumise aux parlementaires.

L’annonce, en pleine université d’été du PS à la Rochelle, que la loi sur la croissance ferait l’objet d’ordonnances avait suscité des réactions courroucées de députés socialistes frondeurs et une volée de bois vert du président de l’Assemblée, Claude Bartolone, qui n’avait pas été prévenu. Le gouvernement s’apprête à faire un pas en arrière.

Les ordonnances qui autorisent l’exécutif à prendre seul des mesures à caractère législatif ne concerneront que le volet simplification de la loi croissance, confie un proche du chef de l’Etat. Elles ne s’appliqueront donc pas à la réforme de la loi sur le travail du dimanche, éminemment sensible à gauche et à droite. Cette inflexion de la position gouvernementale a été actée mardi, lors du dîner à l’Elysée qui réunit le président, le Premier ministre, les présidents de l’Assemblée et du Sénat, les présidents des groupes socialistes et le premier secrétaire du PS.

Baptême du feu pour Macron

« Les ordonnances doivent concerner des textes techniques, pas politiques », insiste Claude Bartolone. Le week-end dernier à La Rochelle, il avait souligné, furibard : « Valls ne m’en a pas parlé, donc pour moi cela n’existe pas ! » La crainte, chez les responsables socialistes, était de voir grossir les rangs des frondeurs, en court-circuitant le Parlement sur un sujet aussi sensible.

« Emmanuel Macron a aussi conscience qu’il a une légitimité à asseoir auprès des parlementaires », glisse-t-on à l’Elysée. Le nouveau ministre de l’Economie doit caler ce jeudi avec le secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, les autres domaines du projet de loi croissance qui seront soumis au Parlement. 

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