Hypermarchés Leclerc : le bras de fer continue pour l'ouverture le dimanche

Voilà un exemple concret de l’effet domino que nous dénonçons depuis notre création : si on autorise un magasin à ouvrir le dimanche, au nom de quoi pourrait-on l’interdire aux autres ?

Ici, Leclerc refuse de fermer le dimanche, au motif que son concurrent Leader Price est autorisé à ouvrir, le critère discriminant portant sur une question de surface. Qui ne comprend, en effet, la position de Pascal Payraudau, confronté à une situation de concurrence déloyale, à cause d’une règlementation fautive ? 

La dépèche, 27/09/14

Publié le 27/09/2014 à 03:49 – Mis à jour le 27/09/2014 à 07:34

Roques (31) – Ouverture le dimanche

Avec le soutien de Michel-Edouard Leclerc, Pascal Payraudeau, président de Leclerc-Roques poursuit son bras de fer avec la préfecture sur l’ouverture dominicale de la grande distribution.

Pascal Payraudeau, président du centre Leclerc Roques ne baissera pas la garde. Bien que profondément attaché au repos dominical, il ouvrira le secteur alimentaire de l’hypermarché tous les dimanches matin de 9 heures à 12 h 30… tant que le préfet de Haute Garonne n’aura pas pris un arrêté interdisant l’ouverture du dimanche matin des commerces à prédominance alimentaires de plus de 400 m2. Une décision qui dit-il trouvera écho auprès des petits commerces et des marchés de plein air, directement impactés par une concurrence qu’il juge déloyale. Il ne mâche pas ses mots en montrant du doigt le «Leader Price» de Muret qui a ouvert la brèche de l’ouverture dominicale, suivi par une vingtaine de supermarchés du muretain, soutenus par la FCD (fédération du commerce et de la distribution) à laquelle n’adhère pas l’enseigne E.Leclerc. Pascal Payraudeau l’affirme nous ne voulons pas la mort du petit commerce. J’ai plaisir tous les dimanche matin à aller chercher mon pain chez le boulanger de Lardenne. Je ne comprends pas l’attitude du préfet de région, préfet de Haute-Garonne qui veut défendre le commerce de proximité et d’un autre côté autorise les supermarchés à ouvrir.» Il fait d’ailleurs remarquer que la préfète du Tarn, département limitrophe de la Haute Garonne par arrêté applicable au 1er octobre 2014 a interdit l’ouverture dominicale (à l’exception de deux dimanches par an) des supermarchés et hypermarchés d’une surface supérieure à 500 m2. Il y a deux poids deux mesures s’indigne Pascal Payraudeau, fort du soutien d’Edouard-Michel Leclerc qui «comme moi déteste l’injustice et la concurrence déloyale. Mes collègues de Rouffiac, Blagnac et Saint-Orens envisagent d’ouvrir le dimanche matin» dit-il.

Une lettre au préfet

Le président de Leclerc s’appuie sur des textes de loi pour engager ce bras de fer. Nous pouvons ouvrir le dimanche matin car nous répondons aux trois critères. Le chiffre d’affaires de l’hyper est à dominante alimentaire (68 % sur un an) ; la majorité de l’effectif est dédiée à l’alimentaire (68 %) ; la surface de vente est à majorité alimentaire (54 %).

«Les salariés de l’entreprise comprennent notre démarche, je les ai réunis dernièrement et j’ai apprécié leur esprit d’entreprise. Beaucoup d’entre eux se sont portés volontaires pour travailler le dimanche matin en respectant la convention collective qui leur accorde trois jours de congé hebdomadaires», dit-il. Ouvert depuis deux dimanches, le PDG de Leclerc est néanmoins satisfait du chiffre d’affaires réalisé.

Dans une lettre adressée au préfet de Haute Garonne Pascal Payraudeau rappelle sa principale revendication : l’abrogation de l’arrêté d’ouverture dominicale de ces supermarchés. Il souhaite également rencontrer Carole Delga, secrétaire d’État au commerce et à l’artisanat en vue dit-il de lui expliquer son point de vue et de lui faire des propositions.».


Delga va lancer une réflexion

Carole Delga secrétaire d’État au commerce et à l’artisanat rappelle son attachement à la défense du commerce de proximité. Mais rétorque-t-elle la justice a tranché en faveur de la requête de la fédération du commerce et de la distribution, obtenant l’annulation de l’arrêté préfectoral de juillet 2013 interdisant l’ouverture dominicale des supermarchés et hypermarchés de plus de 400 m2. Nous ne pouvons aller à l’encontre d’une décision de justice» ajoute la secrétaire d’État qui avec son collègue de Bercy engagera prochainement une réflexion sur le travail du dimanche. Elle préconisera un dispositif d’ouverture exceptionnelle dans les zones très touristiques. «Je n’ai pas encore été sollicitée par le président de Leclerc mais je me tiens à sa disposition» conclut-elle.

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