Ouverture le dimanche : CGT et FO ne désarment pas

Par Philippe Bertrand | 03/01

Les deux syndicats ne veulent pas signer l’accord sur les contreparties ­sociales voulu par le ­gouvernement.

Les négociations sur les contreparties au travail dominical avec les partenaires sociaux débutent le 9 janvier. - Photo Hamilton/REALes négociations sur les contreparties au travail dominical avec les partenaires sociaux débutent le 9 janvier. – Photo Hamilton/REA

Décidément, certains syndicats ne veulent pas du travail le dimanche. Hier, deux jours après la signature par le gouvernement du décret autorisant de façon transitoire, jusqu’au vote d’une nouvelle loi en 2015, l’ouverture dominicale de 178 magasins de bricolage, les syndicats CGT et FO ont affirmé à l’AFP qu’ils ne signeraient pas l’accord sur les contreparties pour les salariés préconisé par le gouvernement et auxquelles les enseignes se sont engagées.

Les négociations sur ces contreparties au travail dominical avec les partenaires sociaux débuteront dès le 9 janvier. L’objectif des ministres du Travail et du Commerce est de déboucher sur un accord de branche. En attendant, la Fédération des magasins de bricolage (FMB), qui représente les Leroy Merlin, Castorama, Bricorama et autres, s’est engagée sur une série de garanties : volontariat, rémunération doublée, repos compensateur.

La Fédération des négociants en matériaux crie au scandale

« C’est assez clair, on est contre. Nous ne sommes pas dupes, les syndicats sont juste convoqués pour valider les contreparties, il n’y a eu aucune concertation préalable avec les syndicats » avant la publication du décret, a dit à l’AFP Dominique Holle, secrétaire fédéral à la Fédération CGT du commerce, premier syndicat aux dernières élections professionnelles avec 26,94 % des voix. Même discours du côté de FO (19,96 %). « Nous n’allons pas signer un accord qui remet en question la convention 106 de l’Organisation internationale du travail, ratifiée par la France, sur le repos hebdomadaire dans le commerce et les bureaux », a affirmé à l’AFP Christophe Le Comte, secrétaire fédéral du syndicat qui ajouté : « Les patrons ne respectent déjà pas la convention collective. Ils peuvent toujours faire des promesses, ils ne les respectent pas. »

Cette fronde de deux syndicats est-elle à même de faire échouer le processus engagé ? Au ministère du Travail, on se refusait hier à tout commentaire sur ces prises de position, se bornant à attendre le rendez-vous du 9 janvier. « De toute façon, le décret est publié, et la CGT et FO ne sont pas les seuls syndicats », estimait pour sa part un expert du secteur.

Pour Force ouvrière, la posture n’est pas une surprise. C’est cette centrale, en effet, qui a été le plus à la pointe contre l’ouverture des magasins de bricolage le dimanche, multipliant les actions en justice, contre Bricorama notamment. Et qui aurait, au passage, encaissé les 37 millions d’euros d’amende dus par l’enseigne de Jean-Claude Bourrelier si le tribunal de grande instance de Pontoise ne l’avait pas déboutée pour vice de forme… Pour la CGT, la réaction est plus étonnante, dans la mesure où, en octobre, le secrétaire général, Thierry Lepaon, avait demandé une nouvelle loi, ce qui a finalement été obtenu.

En marge de cette polémique, la Fédération des négociants en matériaux (FNBM) criait hier au scandale, regrettant que le décret transitoire n’établisse qu’une liste d e magasins de bricolage, lesquels sont pour les fournisseurs du bâtiment des concurrents non négligeables.

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