Travail du dimanche : source d'emploi ?

Médiapart, 30/9

Tel qu’il est actuellement organisé, le travail du dimanche, ne crée aucun emploi supplémentaire. C’est juste une distorsion de concurrence et un transfert d’emploi entre la semaine et le dimanche. Si certains salariės le défendent c’est qu’ils ont été sėlectionné justement parce qu’ils étaient prêts à y travailler et seulement parce qu’ils y trouvent leur compte financièrement.

Le système actuel, d’exception par zones géographiques et secteurs économiques limités, ėtablit des différences de concurrence artificielles entre magasins. L’agrément d’ouverture a un pouvoir de vie ou de mort entre les enseignes concurrentes. En cela l’ouverture le dimanche ne crée pas d’emploi sur l’ensemble du secteur, puisque les emplois créés dans le magasin ouvert le dimanche en suppriment chez les concurrents qui font faillite.

Il n’est même pas sûr que l’ouverture le dimanche crée des emplois dans l’enseigne ouverte. Son chiffre d’affaire se faisant le dimanche plutôt que la semaine, elle limite le personnel de la semaine pour le renforcer le dimanche. Aucun emploi supplémentaire n’est créer, mais cela change complétement la sociologie du personnel. De salariés, pères et mères de famille, employés la semaine, les emplois du dimanche sont recrutés chez les étudiants célibataires, car ils sont disponibles le dimanche. L’incitation financière des heures payées plus chères le dimanche est une motivation importante, car elle compense les faibles salaires « normaux ».

Castorama et Leroy Merlin ont ouvert ce dimanche malgré les lourdes indemnités auquelles la justice les a condamnés. C’est dire à quel point leurs bénėfices sont importants ce jour et qu’il est parfaitement RENTABLE de PAYER DOUBLE les heures travaillées le dimanche.

L’état actuel de la législation est donc déficient aussi bien pour l’économie, que pour la crėation d’emploi. L’ouverture des magasins le dimanche répond à une nécéssité de notre mode de vie. Aussi, à partir du moment ou l’administration autorise l’ouverture à certains, il n’est pas admisible qu’elle l’interdise aux autres. Pour que la généralisation du travail du dimanche, ne deviennent pas une perte de droit des salariės et qu’elle devienne un vrai moyen de création d’emplois, une nouvelle législation « gagnant gagnant » pour les salariés comme pour les employeurs peut être mise en place.

En liant le droit d’ouvrir le dimanche à l’obligation de réduire le temps de travail des emplois les plus contraignants (ex : du dimanche) et à l’obligation d’embaucher, le gouvernement pourrait réduire le chômage, tout en facilitant l’économie. J’explique, dans mon blog Pourlavenir, ce mécanisme de crėation d’emplois à mi-temps payés plein temps (le dimanche ou à tout autre horraire décalé) qui ne coûte pas plus cher à l’employeur (les heures du dimanche sont déjà payées doubles actuellement) et qui en limitant le temps de travail dans ces horraires oblige à embaucher.

http://blogs.mediapart.fr/blog/pourlavenir/310512/reduire-le-chomage-par-le-partage-des-emplois-penibles

Que le gouvernement se contente du statu quo actuel de fermeture discriminatoire, ou qu’il sacrifie le droit au repos dominical des salariés sans contre-parties, il se priverait d’un levier efficace contre le chômage.

Laisser un commentaire