Travail du dimanche. La SNCF veut une dérogation dans les gares

La ficelle est un peu grosse : Guillaume Pépy, qui n’a pas réussi à ce que les résultats 2013 de la SNCF soient bons, va subir la hausse de 3 points de TVA dès le 1er janvier 2014, aubaine pour sa concurrence, que ce soit le co-voiturage ou l’aérien low-cost. Il demande donc à en être exempté, tout simplement.

Et pour faire un peu plus de marge, il demande à ce que toutes les boutiques puissent ouvrir le dimanche dans les gares, la presse et les commerces alimentaires bénéficiant déjà d’une autorisation d’ouverture.

Mais ils sont malins, les inventeurs du sandwich SNCF : pas tout d’un coup, la pilule sera plus douce ! « Les aéroports sont cités explicitement comme des zones d’exception. Notre suggestion est que soient aussi considérées comme des zones d’exception les gares nationales, celles où il y a le plus de trafic, soit environ 130 gares« , a précisé Rachel Picard, directrice générale de Gares et Connexion. Elle a cité, pour exemple, la gare du Nord à Paris, qui est « une des portes d’entrée du trafic international ». Et puis dans quelques années, la dérogation sera générale, on connaît la musique.

Il faut juste savoir que les commerces installés dans les gares réalisent un chiffre d’affaires global de 1,3 milliard d’euros, dont 250 millions pour la restauration et ses 250 points de vente. Ces commerces paient une redevance à SNCF Gares et Connexions de 130 millions d’euros au total. Un moyen comme un autre de récupérer des parts de marché, et de tenter par un moyen déloyal d’améliorer le mauvais bilan de l’entreprise nationale…

 

Ouest France 21 octobre 2013  

La SNCF souhaite que les gares bénéficient des mêmes dérogations autorisant le travail le dimanche pour tous les types de commerces que celles accordées aux aéroports.

« Notre suggestion » à Jean-Paul Bailly, qui a reçu mission de« clarifier le cadre juridique » du travail du dimanche, « est que les gares nationales bénéficient de la même dérogation qui existe pour les aéroports », a déclaré Guillaume Pepy, président de SNCF.

« Les aéroports sont cités explicitement comme des zones d’exception. Notre suggestion est que soient aussi considérées comme des zones d’exception les gares nationales, celles où il y a le plus de trafic, soit environ 130 gares », a précisé Rachel Picard, directrice générale de Gares et Connexion. Elle a cité, pour exemple, la gare du Nord à Paris, qui est « une des portes d’entrée du trafic international ».

« La gare c’est l’ensemble du parcours du voyageur. Nous souhaitons que les voyageurs trouvent les mêmes services le dimanche qu’en semaine », a-t-elle ajouté. Faute de quoi, « on privilégie certains voyageurs par rapport à d’autres et on a un service de la gare qui n’est pas complet »

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SNCF : Guillaume Pepy sur la hausse de la TVA et le travail dominical

économieLe président de SNCF Guillaume Pepy, le 11 octobre 2013. Guillaume Pepy s'est élevé contre la hausse de la TVA dans les transports publics et a émis le souhait que les gares bénéficient des dérogations autorisant le travail le dimanche.

Le président de SNCF Guillaume Pepy, le 11 octobre 2013. Guillaume Pepy s’est élevé contre la hausse de la TVA dans les transports publics et a émis le souhait que les gares bénéficient des dérogations autorisant le travail le dimanche.

Crédit : ERIC PIERMONT / AFP

Guillaume Pepy, le président de SNCF, a demandé lors d’un séminaire de presse, une exemption de la hausse de la TVA dans les transports publics, ainsi que les mêmes dérogations autorisant le travail le dimanche dans les gares que celles accordées aux aéroports.

Le président de SNCF Guillaume Pepy s’est élevé lors d’un séminaire de pressecontre la hausse de la TVA dans les transports publics prévue au 1er janvier 2014, dénonçant des « impôts sur les billets de train ». Par ailleurs, SNCF a émis le souhait que les gares bénéficient des mêmes dérogations autorisant le travail le dimanche pour tous les types de commerces que celles accordées aux aéroports.

« Les impôts sur les billets de train augmentent de trois points »

Guillaume Pepy demande à ce que « les transports de la vie quotidienne » soient exemptés de la hausse de la TVA. « Si la TVA augmente de trois points au 1er janvier (de 7 à 10%), nous n’augmenterons pas les prix, nous, mais les prix des billets augmenteront au bénéfice de l’État de 3%. Les impôts sur les billets de train augmentent de trois points », a dit Guillaume Pepy lors d’un séminaire de presse.

« Il ne nous viendrait pas à l’idée d’augmenter nos tarifs de 3% en période de crise. (…) Forcément, le transport collectif risque d’être décranté par rapport aux autres modes de transport« , a-t-il ajouté. « Il y a des exemptions vitales, comme le cinéma par exemple » (qui ne sera pas soumis à cette hausse de la TVA), a ironisé le président de SNCF, suggérant d' »exempter les trains de la vie quotidienne ou les tarifs sociaux ».

Selon lui, depuis plusieurs années, « il y a déjà eu 4,5% d’augmentation lié aux taxes, et qui n’ont rien à voir avec l’opérateur ». Claude Solard, directeur général SNCF régions et Intercités, a fait état d’un « impact important » sur les transports de proximité 30 millions d’euros pour les TER, 20 millions pour les Transilien. Le relèvement de la TVA, de 7 à 10% au 1er janvier 2014, doit permettre de financer le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), qui doit soutenir les entreprises et qui correspond l’équivalent de 4% de la masse salariale reversée aux entreprises.

Travail dominical dans les gares

Par ailleurs, Guillaume Pepy a également demandé à ce que « les gares nationales bénéficient de la même dérogation qui existe pour les aéroports« .
C’est « notre suggestion » à Jean-Paul Bailly, qui a reçu mission de « clarifier le cadre juridique » du travail du dimanche.

« Les aéroports sont cités explicitement comme des zones d’exception. Notre suggestion est que soient aussi considérées comme des zones d’exception les gares nationales, celles où il y a le plus de trafic, soit environ 130 gares« , a précisé Rachel Picard, directrice générale de Gares et Connexion. Elle a cité, pour exemple, la gare du Nord à Paris, qui est « une des portes d’entrée du trafic international ».

« Nous souhaitons que les voyageurs trouvent les mêmes services le dimanche qu’en semaine »

« La gare c’est l’ensemble du parcours du voyageur. Nous souhaitons que les voyageurs trouvent les mêmes services le dimanche qu’en semaine« , a-t-elle ajouté. Faute de quoi, « on privilégie certains voyageurs par rapport à d’autres et on a un service de la gare qui n’est pas complet ».

En outre, une gare morte génère un sentiment d’insécurité, selon elle, alors que « tout ce qui est de la lumière, qui est habité et vivant, crée un sentiment de confort et rassure les voyageurs ». La presse et les commerces alimentaires sont autorisées dans les gares le dimanche. Mais, selon Rachel Picard, les commerces autorisés à ouvrir le dimanche y renonçent parfois ou ouvrent à des horaires réduits quand les autres boutiques sont fermées, faute d’un environnement propice. « Il y a un effet dissuasif« , juge-t-elle.

Les commerces dans les gares réalisent un chiffre d’affaires global de 1,3 milliard d’euros

« Le même problème se pose pour les horaires d’ouverture tardive des commerces car les trains roulent tard », assure-t-elle. La gare Saint-Lazare, à Paris, qui dispose d’une galerie marchande depuis sa rénovation, accueille 200.000 voyageurs le dimanche, dont 80% qui voyagent pour des raisons professionnelles, et 300.000 en semaine, selon la direction de SNCF.  95% des acheteurs dans les boutiques de Saint-Lazare sont des voyageurs, selon les enquêtes réalisées, précise-t-elle.

Selon elle, ces boutiques ne sont pas en « concurrence frontale » avec les centres commerciaux avoisinants mais bénéficient d’un effet de flux et réalisent d’importants volumes à partir de clients qui achètent peu chacun. Les commerces installés dans les gares réalisent un chiffre d’affaires global de 1,3 milliard d’euros, dont 250 millions pour la restauration et ses 250 points de vente. Ces commerces paient une redevance à SNCF Gares et Connexions de 130 millions d’euros au total.

La moitié de cette somme recueillie permet de baisser le coût facturé par la gare aux transporteurs, l’autre moitié permet de financer les investissements dans l’ensemble des 3.000 gares du réseau ferroviaire. Ces investissements sont évalués à 1,5 milliard d’ici 2020.


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