Travail dominical : le patron de Bricorama dénonce une décision "incompréhensible"

Tous fermés ou tous ouverts, le patron de Bricorama exprime un point de vue incomplet, mais juste.

Juste parce que la loi doit s’appliquer à tous, et pas seulement à ceux qui bénéficient des clauses discriminatoires de la loi Mallié, ou, pire encore, des petits arrangements entre amis qu’elle rend inévitable. Cette loi est à abroger sans retard.

Incomplet, parce que le « tous ouvert », dans l’esprit du patron de Bricorama, ne concerne que les GSB, qu’il aimerait bien ouvrir (alors que la FSB est contre). Mais il feint d’ignorer l’effet domino que nous dénonçons depuis 2006, et qui en serait la conséquence : déjà, la FNAC réclame de pouvoir ouvrir le dimanche (alors même que son site Internet est ouvert), la SCNF veut aussi ouvrir ses boutiques, et de proche en proche, tous les secteurs seront ouverts, hormis les services publics actuellement fermés, qui trouveront bien ce qu’il faut comme prétextes pour rester fermés, alors qu’on ne voit pas pourquoi il serait illégal d’aller chercher une carte grise plutôt qu’un canapé Ikea.

Ainsi, nous aurons le dimanche des actifs travaillant au profit des fonctionnaires, qui eux auront le temps d’aller faire leurs courses… Esclavage moderne au nom des « libertés ».

Crédit : AFP

RÉACTION – Le patron de Bricorama a été débouté de sa demande destinée à faire fermer le dimanche les magasins franciliens de ses concurrents, Castorama et Leroy-Merlin.

La cour d’appel de Paris a autorisé ce mardi 29 octobre les enseignes de bricolage Castorama et Leroy-Merlin à ouvrir le dimanche leurs 15 magasins franciliens. Le patron de Bricorama, Jean-Claude Bourrelier, auteur de la plainte qui avait donné lieu à la décision de première instance en septembre dernier, s’estime lésé.

« C’est incroyable, insupportable, inadmissible, incompréhensible« , s’indigne-t-il au micro de RTL. « Comment la cour d’appel peut-elle leur donner raison d’ouvrir en toute illégalité leurs 15 magasins, après avoir obtenu des dérogations, des aménagements, des passe-droits ? »

Bricorama a également été condamné à verser 12.000 euros de dommages et intérêts à chacun de ses concurrents. « Est-ce que c’est une décision de justice ou d’injustice ? », s’interroge Jean-Claude Bourrelier.

Le patron veut que tous soient traités « de la même manière »

« Parce qu’ils ont plus de 70% du marché, ça leur donne le droit de braver la loi ? Et moi, on me dit que non seulement je dois fermer mes magasins, mais que je dois aussi leur verser 12.000 euros à chacun ? », s’indigne-t-il.

Le patron de Bricorama, qui se dit « en colère », n’a pas l’intention d’ouvrir ce dimanche. « Je respecte la décision de justice, affirme-t-il. Mes magasins resteront fermés, à part les trois qui viennent d’obtenir des autorisations. Moi, je demande que nous soyons tous traités de la même manière. Tous fermés, tous ouverts, mais tous égaux. »

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