Travail dominical : le patron de Bricorama écrit à François Hollande

M Bourrelier est un habitué des coups médiatiques, et sa propension à faire parler de lui par tous les moyens est bien connue. Sa rouerie aussi, rappelons qu’il a été condamné par l’AMF pour présentation de résultats trompeurs. La ficelle est un peu grosse, quand il menace de licencier, ce qu’il ne peut pas faire, alors même qu’il n’avait pas pris le soin de provisionner le montant des amendes dans ses résultats.

Il continue de défendre ses intérêts, avec une bonne-foi de qualité variable. Oui, il a raison quand il demande à être « tous ouverts ou tous fermés ». Mais il n’est pas totalement de bonne foi quand il oublie de parler de la distribution traditionnelle, qui ferait les frais d’une ouverture de la grande distrib 7/7. Nous lui suggérons de demander clairement la fermeture des magasins le dimanche, hors nécessité technique ou sociale, bien entendu, et l’abrogation de la loi Mallié, chef d’oeuvre de complexité technocratique autant que ferment de guerres commerciales.

France Info 10/02/13

Comme la semaine dernière, le président-fondateur de Bricorama a écrit ce dimanche une lettre ouverte au président de la République dans le JDD. Jean-Claude Bourrelier estime qu’en ne pouvant pas ouvrir le dimanche, son entreprise est lésée par rapport à ses concurrents directs. Il réclame donc que son magasin soit logé à la même enseigne.

En janvier dernier, Bricorama a été condamné à verser 19 millions d’euros à Force ouvrière pour ouverture illégale © Maxppp

« Le dimanche : tous fermés ou tous ouverts !« , écrit ce dimanche le patron de Bricorama dans le JDD, s’adressant à François Hollande. Jean-Claude Bourrelier conteste l’interdiction qui lui a été faite d’ouvrir le dimanche, tandis que selon lui, ses concurrents directs sont eux en droit de travailler le dimanche.

« Comment expliquer cette situation injuste (…) C’est absolument intolérable », proteste le patron de Bricorama  
 

LectureReprenant la célèbre anaphore utilisée par le président de la République durant la campagne présidentielle de l’an dernier, Jean-Claude Bourrelier se également montre offensif :

« Moi, je ne suis pas président, mais croyant à notre pays, je m’aperçois que la loi des affaires n’est pas la même pour tous« , écrit le patron de Bricorama

Une référence directe au fait que certains de ses concurrents directs sont parfois en droit d’ouvrir le dimanche, conséquence de la loi Maillé qui pénaliserait les magasins Bricorama.

Bricorama a d’ailleurs attaqué en justice ses concurrents. L’enseigne de bricolage a assigné le 23 novembre dernier dernier 24 magasins de Castorama et Leroy-Merlin en Ile-de-France, ouverts le jour du seigneur.

Un feuilleton qui n’en finit pas

Une semaine avant cette assignation, le tribunal de grande instance de Pontoise avait débouté, pour vice de forme, le syndicat Force ouvrière (FO), qui réclamait près de 37 millions d’euros à Bricorama. Le syndicat reprochait à l’enseigne de bricolage de n’avoir pas respecté une décision de justice lui ordonnant de ne pas ouvrir le dimanche.

Le 31 octobre, la justice avait confirmé en appel l’interdiction faite à à Bricorama d’ouvrir ses magasins le dimanche, confirmant une première décision prise en janvier 2012.

Dans sa lettre de ce dimanche, le président-fondateur de Groupama évoque également les conséquences que pourrait avoir cette affaire sur ses salariés. « Moi je ne suis pas président, (…) vous allez me faire détester, et faire de moi un patron voyou », contraint de supprimer des emplois.

Une référence cette fois à ses précédentes déclarations où Jean-Claude Bourrelier estimait ses pertes à 600 000 euros de chiffre d’affaires par dimanche non travaillé. Un manque à gagner qui, selon lui, pourrait le contraindre à terme de licencier 500 salariés, menace t-il.


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