Fresnes veut légaliser le travail le dimanche

Le maire PS de Fresnes ne craint pas de trahir son électorat. Alors que le PS s’était fortement opposé à la loi Mallié – nous nous souvenons encore de l’intervention remarquable de Jean-Marc Ayrault à ce sujet – le maire de Fesnes veut lui aussi ouvrir un PUCE, alléché par les profits que sa zone pourrait faire si elle ouvre, alors que les autres n’ouvrent pas.

Au passage, remarquons la tranquilité des commerçants, qui ouvrent en toute illégalité, comme s’ils étaient dans n’importe quelle république bananière.

Il serait temps qu’enfin le gouvernement siffle la fin de la récréation, et que la loi Mallié, injuste et discriminatoire, soit enfin abrogée.

Le Parisien, 2/2/13

«Ah bon, c’est interdit de travailler le dimanche? Mais tout le monde le fait ici! » Ce vendeur de prêt-à-porter, implanté dans la zone la Cerisaie à Fresnes, a tellement l’habitude de voir les commerces du site ouverts le dimanche que la possibilité que ce soit illégal ne lui vient même pas à l’esprit. Et pourtant. C’est bien pour légaliser une situation de fait que le député-maire de Fresnes, Jean-Jacques Bridey (PS), compte demander au préfet la création de deux périmètres d’usage de consommation exceptionnel (Puce) pour le parc de la Cerisaie et le magasin Castorama.

Le conseil municipal de jeudi a autorisé à l’unanimité le maire à entreprendre cette démarche. Mais la route est longue. Plusieurs demandes n’ont pas abouti dans le département, où on ne compte qu’un Puce à Thiais-Village.

« Il faut arrêter l’hypocrisie, lâche Jean-Jacques Bridey. A la Cerisaie, tout le monde est ouvert le dimanche. Le Playmobil FunPark, qui attire plus de 350000 visiteurs par an, a le droit d’ouvrir. On a besoin d’harmoniser les pratiques. »

D’après la mairie, 75% des commerces de la zone réalisent ce jour-là un chiffre d’affaires important, équivalent ou supérieur à celui du samedi. L’ouverture dominicale aurait selon elle permis de générer 70 emplois. Castorama réaliserait, lui, 20 à 25% de son chiffre d’affaires le dimanche.

Sur place, de nombreux salariés, comme ce vendeur dans un magasin de décoration, y sont favorables : « C’est intéressant. On gagne le double! » avance le trentenaire. Un engouement qui ne doit pas masquer une autre réalité selon le syndicat Force ouvrière, farouchement opposé au travail dominical : « S’il y avait des augmentations de salaires, il n’y aurait pas autant d’ouvertures », estime Marc Bonnet, secrétaire général de FO 94.

Ce dernier demande au maire de Fresnes de s’abstenir : « On ne peut pas croire qu’une commune de gauche […] régularise les infractions. On se battra jusqu’au bout contre la généralisation du travail le dimanche car ça affaiblit la vie de famille, la vie associative, culturelle et sportive… » martèle-t-il. Actuellement, les magasins ont le droit à cinq ouvertures exceptionnelles par an, généralement au moment des soldes et des fêtes de Noël. Il existe également des dérogations annuelles. Plusieurs sont en cours d’instruction à la préfecture, notamment pour les magasins de bricolage. Le Puce présente le grand avantage d’autoriser l’ouverture dominicale pour une durée de cinq ans. 

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