Dimanche, jour de messe ou de travail ?

Point de vue incorrect, 28/12/12

Nous nous sommes réjouis, juste avant la Noël, de pouvoir faire nos courses durant 7 jours sur 7. C’est d’un confort incroyable de pouvoir se dire que des gens travaillent le dimanche pour que nous puissions consommer pour faire fonctionner notre pays qui s’enfonce lentement mais sûrement dans une récession qui va faire plus de casse qu’elle n’en a jamais fait depuis des lustres. Le travail du dimanche est-il une vraie solution ?

Effectivement, dans le sens où veut nous mener la société de consommation outrancière que nous avons sinon créée du moins acceptée, nous pouvons dire que la croissance étant le résultat d’une consommation sans cesse augmentée, le fait d’ouvrir une journée de plus quantité de magasins ne peut qu’aider à atteindre ce résultat. Cependant, notre culture judéo-chrétienne reposant sur la bible et les nouveaux testaments qui nous imposent un repos hebdomadaire, nous sommes confrontés à un problème insoluble puisque touchant à la foi et aux avantages sociaux si protégés par nos syndicats aussi corrompus que nos dirigeants. Dans l’incapacité notoire de nos politiciens à faire les choses simplement, nous nous retrouvons avec un imbroglio de règles aussi tordues et communautaristes que possibles. L’agroalimentaire, les marchands de meubles, être installé dans une zone touristique ou pas, je vous en passe et des moins bonnes, sont autant de solutions qui permettent aux travailleurs du dimanche d’exercer ou pas leurs métiers. Il y a même, fruit incontestable de l’imagination aussi fertile qu’inutile de nos gouvernants, des PUCE, non ce ne sont pas des zones réservées ni aux marchandises d’occasion mises sur un marché, ni une zone réservée aux chiens. PUCE signifie Périmètres d’Usage de Consommation Exceptionnelle. Comme je vous le disais, seul un abruti pouvait inventer ce type de chose qui en fait, est un nouveau passe-droit qui permet de travailler quand on le souhaite et en particulier le dimanche. Il fallait le faire, nos politichiens l’ont fait.

Alors vous pensez que je suis contre le travail le dimanche ? Eh bien non, je ne suis ni pour ni contre, bien au contraire ;-)… Oups… Je dois me réveiller sinon… Non, en fait, je m’en moque complètement. En effet, ne croyant pas en une solution basée sur une croissance forcément limitée dans le temps, m’opposant autant que faire se peut à une civilisation à l’égoïsme et au matérialisme exacerbés, le travail le dimanche peu me chaut. C’est encore un faux débat qui remet aux calendes grecques les vrais problèmes, les vraies injustices. C’est d’une nouvelle répartition du travail que nous avons à traiter, d’une décroissance organisée au lieu de celle qui va s’imposer à nous par la force et la violence. Alors, travailler le dimanche ou pas, est-ce vraiment un problème ? Si de toutes les façons, on va se briser contre le mur vers lequel nous fonçons à une vitesse qui n’aura de cesse de s’accroître que lorsque nous l’aurons heurté, devons-nous vraiment penser à travailler le dimanche alors que beaucoup d’entre nous ne travaillent même pas la semaine. Une juste répartition responsable du travail doit s’organiser, doit se préparer, doit arriver à maturité dans nos esprits complètement soumis et résignés au consumérisme et au profit. Nous sommes définitivement lobotomisés mais nous pouvons, nous devons réagir et reprendre les rênes de nos vies et aller vers les objectifs qui sont les nôtres sans nous préoccuper des analphabètes qui nous mènent à l’abattoir.

Comme à l’accoutumée on nous fait prendre des vessies pour des phares d’Alexandrie. Le débat n’est pas celui du travail le dimanche contrairement à ce que les syndicats veulent nous faire croire, aidés en cela par un gouvernement qui n’est pas plus de gauche que je suis évêque, que tous les Dieux m’en préservent. Et même si nous nous intéressions à ce faux débat, des réglementations existent mais ne sont pas respectées, avec la volonté camouflée mais bien réelle d’une administration qui ne veut pas se mettre à dos la distribution ni les commerçants. Seuls quelques associations dénoncent des abus, des syndicats attaquent des enseignes pour se faire quelque argent, mais pas pour résoudre le problème ni répondre à des questions touchant à notre avenir commun, non, ils veulent seulement et temporairement solutionner des soucis très catégoriels en repoussant au lendemain les profonds affres qui nous attendent.

Pour ne pas se poser ces mauvaises questions qui n’ont de toutes façons pas de réponses satisfaisantes, je vous propose une idée. Je sais que vous ne l’appliquerez pas mais je la dis quand même. Arrêtez de consommer stupidement, apprenez à vous satisfaire plus simplement, ne répondez pas aux sirènes langoureuses mais mortelles d’une société vouée aux gémonies. Oubliez le plaisir pour rechercher le bonheur, laisser la superficialité des amis Facebook pour retrouver la profondeur des vraies amitiés sincères et généreuses. Là, si cela est fait, nous serons peut-être sur la bonne voie.

A bon entendeur, devenez sourd…

Haroun.

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