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Au hasard de mes lectures, je suis tombé sur une page de courrier des lecteurs publiée par le journal La Croix, concernant le travail du dimanche, et qui contient, sous la signature de Jean Mairot, l’extrait suivant :
Autre critère : le problème que pose le développement du commerce par Internet concurrençant la distribution traditionnelle et pouvant entraîner des pertes nettes d’emplois. Pas question de travailler 24 heures sur 24, mais attention à des réglementations trop strictes.
Cet auteur estime que le e-commerce concurrence le commerce traditionnel, et qu’il faut donc, pour permettre à ce dernier de se battre à égalité contre Internet, l’autoriser à travailler aussi le dimanche.
Tout d’abord, l’argument devient aberrant quand il est porté à ses limites : Internet ne connaissant pas de fermeture, ce n’est pas seulement le dimanche, qu’il faudrait autoriser les commerçants à travailler, mais 24h/24, comme les machines.
En premier lieu, le e-commerce ne menace pas la distribution traditionnelle. Auriez-vous pensé à acheter une baguette de pain, un tube de colle, ou un poisson rouge par Internet ? Ce sont deux canaux de distribution, qui sont complémentaires, et couvrent chacun une clientèle et des offres différentes.
Par ailleurs, le prix d’un site e-commerce étant très faible, il est accessible à de nombreuses petites entreprises, notamment celles qui vendent des produits artisanaux, qui trouvent là une vitrine commerciale que la grande distribution ne leur offre pas.
Ensuite, les commandes enregistrées sur un site Internet le dimanche sont, hors cas des biens virtuels (musique, logiciels, etc), traités au jour ouvrable suivant, puisqu’il reste à en assurer l’expédition (et le réapprovisionnement).
Voilà de quoi tordre le cou à cet argument issu des cabinets de communication et de lobbying, et repris en choeur par certains politiciens, et les structures commerciales souhaitant instaurer le travail du dimanche dans le pays.
Thibault Mortier (Paris)