CatalogneCommerces de Figueras, le flop de l'ouverture dominicale

L’Indépendant, 25/8

Des rues quasi désertes. Voilà à quoi ressemble le centre-ville de Figueras un dimanche d’août écrasé de soleil. « Quoi de plus normal ?« , s’interrogeront les plus attentifs. Certes. Sauf que depuis le mois de mars et l’obtention du label ‘ville touristique’, les commerces de la ville sont autorisés à ouvrir le dimanche justement (notre édition du 15 juillet). Et que le carré commerçant de Figueras, entre rue de Girona et rue Joan Maragall, est réputé pour son attractivité, notamment auprès des Français. Des client(e)s majoritairement issu(e)s du département des Pyrénées-Orientales. Au grand dam des commerçants roussillonnais.

Mais voilà, il semblerait que la perspective d’un septième jour de shopping n’emballe pas les clients. D’autant que peu de commerces joue le jeu.

Décevant pour les clients comme pour les commerces

A peine, une vingtaine de ‘tiendas’ (boutiques) ouvertes. L’offre dominicale est mince et décevante pour Kevin, en vacances à Perpignan, venu spécialement à Figueras : « On est déçu parce qu’on croyait que tout était ouvert. Apparemment, il vaut mieux venir en semaine ». « En été, il n’y a personne, grimace la jeune vendeuse d’un magasin de chaussures pourtant ‘low cost’. Ce dimanche, je n’ai vendu que trois paires de chaussures ».

Ses clients ? Ou plutôt ses badauds ? « Des Français qui vont au musée Dali. Ils passent mais n’achètent rien; ils préfèrent aller à la plage ! ». Il est vrai qu’il fait 35° C de l’autre côté du climatiseur. « Oui, ils sont à la plage, tente de se consoler une vendeuse de… bikinis, Aujourd’hui, j’ai vendu deux maillots, à des Françaises ». A quelques mètres de là, une Française justement, Adeline, parisienne en vacances à Cadaquès avec sa famille : « On était venu pour le musée Dali mais une amie nous a conseillé les boutiques. Si on trouve quelque chose, on achètera ».

Alexandra, de Stuttgart, attend elle aussi de tomber sur la bonne affaire pour ouvrir le porte-monnaie : « On est venu pour se promener, prendre un café et faire du shopping. Pour les consommateurs c’est bien mais pas pour les employés ! ».

Les grandes enseignes, comme les locaux Zara, Mango ou Massimo Dutti (qui présentent en vitrine la collection automne-hiver…) comptent plus d’employés justement que de clients. Et en attendant une campagne promotionnelle destinée à attirer les Roussillonnais dans les rues commerçantes de Figueras, l’ouverture dominicale de l’autre côté de la frontière, ressemble pour l’heure à du perdant-perdant.

Laisser un commentaire