Le gouvernement nous prouve une nouvelle fois que son cynisme n’a pas de limite. Alors que nous sommes en pleine campagne présidentielle et que les français seront amenés à se prononcer très bientôt sur le type de société auquel ils aspirent, Xavier Bertrand se prépare à attaquer une nouvelle fois, et en toute discrétion, le droit au repos le dimanche.
On se souvient des longs débats qui avaient accompagné la précédente extension des ouvertures de magasins le dimanche. Alors que le pays était majoritairement contre et que la droite elle-même se divisait, le gouvernement était passé en force. Où sont, aujourd’hui, les milliers d’emplois et le surplus de croissance qui nous étaient promis ? Nul part, comme nous l’avions prédit.
Le ministre du Travail veut désormais autoriser l’ouverture des magasins de bricolage, tous les dimanches. Au mépris du Parlement puisqu’il veut passer par un décret. Au mépris des français, puisqu’il fait cela en douce, caché derrière le bruit médiatique de la campagne et du drame de Toulouse.
A travers cette décision, il veut surtout faire plaisir aux grandes enseignes du secteurs, comme Castorama, Leroy Merlin ou Bricorama, qui ont déjà été condamnées pour ouverture illégales le dimanche. Surtout, les conséquences néfastes sur la vie privée des salariés et la précarisation de leur conditions de travail ne sont plus à prouver. L’argument sans cesse rabâché du volontariat ne fait plus illusion : le gain financier est réduit, voire inexistant, et plusieurs personnes se sont déjà faites licencier pour avoir refusé de travailler un dimanche.
La Confédération française du commerce interentreprises s’est dite « indignée » par cette décision et souligne « l’absence totale de concertation sur un sujet qui mériterait un vrai débat parlementaire ».
Un équilibre peut être trouvé sur cette question qui fait autant appelle aux besoins pratiques de chacun qu’aux valeurs qui animent notre pacte républicain. A quelques semaines d’un possible changement de majorité, qu’elle redoute plus que tout, la droite improvise une réponse idéologique ne servant que les intérêts de quelques uns.