L'ouverture dominicale de Leclerc à St Léger.

L’ouverture du dimanche tue le commerce traditionnel, asséchant les centres urbains des petites villes, et transformant des artisans libres en salariés de grands groupes. L’exemple de Saint Léger des Bois.

Ouest France, 28/9

L’équipe municipale veut redonner vie à un centre commercial pâlot. Elle espère une réouverture de la supérette avant la fin de l’année. Elle est en tout cas sur le pied de guerre.

Le centre commercial les Pergolas à Saint-Léger-des-Bois subit le contrecoup de la concurrence implacable de la grande distribution. La supérette en mal de gérance rigoureuse a mis la clé sous la porte voilà déjà deux ans et les autres commerces avouent des difficultés.

Les élus se refusent à jeter l’éponge et arguent de solutions à mettre en pratique. Pas du tout l’avis de la boulangère qui annonce vouloir abandonner la gérance de son magasin et met en vente, sur un site en ligne, le fonds de commerce et les outils de travail. « Nous ne rentrons plus dans nos frais, avoue-t-elle. La supérette qui garde ses volets fermés, la proximité de Leclerc et sa décision d’ouvrir le dimanche, le loyer payé au mètre carré… c’est trop. La clientèle se fait rare. Nous vendons pour rembourser nos emprunts. »

« Pas de fatalité »

Le centre commercial les Pergolas est né en 1997 du désir de la population de trouver sur place certains services tels que boulangerie, pâtisserie, épicerie, boucher, coiffure… Durant plusieurs années, il a connu une certaine euphorie puis le déclin, la fermeture de la supérette, les difficultés tout à côté.

Pourquoi ? Le maire Dominique Servant refuse de croire au dépérissement du centre commercial, même s’il fustige l’ouverture dominicale du centre Leclerc. « Il n’y a pas de fatalité. » Et d’argumenter. « À Saint-Léger-des-Bois, la boulangerie possède deux points de vente dans la commune et à Saint-Lambert-la-Potherie pour une population de 4 000 habitants. Un potentiel énorme. À Saint-Jean-de-Linières, il y a un seul point de vente et 1 700 habitants avec la même contrainte de la proximité de Leclerc. La première périclite, la seconde prospère. Il y a matière à réflexion. »

« Le créneau existe »

Le conseil municipal a pris le problème à bras-le-corps. Pour la supérette, une étude est actuellement en cours de concert avec la Chambre d’agriculture. « Nous espérons une réouverture avant la fin de l’année. C’est un nouvel élan que nous voulons donner au centre commercial », poursuit le maire. Pour la boulangerie, le conseil entend garder la main. Les critères de choix d’un repreneur porteront sur le savoir-faire, l’envie, le sens de la relation à la clientèle, la qualité des produits proposés à la vente, l’attractivité des prix… « Il y a une exigence du métier à laquelle le commerçant ne peut se soustraire face à la concurrence des grandes surfaces. Un état d’esprit. Mais le créneau existe », dit encore le maire.

Et faut-il ajouter que l’écoquartier du Grand-Moulin prévoit la construction de 260 logements dans les cinq prochaines années. « Un potentiel de 750 habitants et consommateurs. Comment pourrions-nous rester les bras croisés ? » Sans doute faudra-t-il jouer serré mais la reconquête a commencé.

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