Ouvertures le dimanche : les élus redisent « non »

MaVille, 23/10/10

Les élus de Rennes Métropole ont redit, jeudi, leur ferme opposition à l’ouverture des commerces le dimanche. Plusieurs d’entre eux iront manifester, ce dimanche, à La Mézière.

« Avec 14 500 salariés, le commerce de détail est le premier employeur privé de l’agglomération rennaise, rappelle Honoré Puil. Depuis 96, date de signature de la première charte d’urbanisme commercial du Pays de Rennes, nous avons enregistré des soldes positifs en matière de création d’emplois dans les commerces. Le travail accompli grâce à cette charte est aujourd’hui menacé. »

Le vice-président de Rennes Métropole en charge du commerce est inquiet. Pour l’élu PRG, le fait que deux supermarchés du Pays de Rennes aient décidé d’ouvrir les dimanches et la volonté de « certaines enseignes spécialisées d’ouvrir davantage de jours fériés, dont le 1er novembre », mettent l’équilibre du commerce local en danger.

Dans le collimateur d’Honoré Puil, l’Intermarché de La Mézière, qui avait ouvert trois dimanches de suite en avril, et, après avoir fait machine arrière, ouvre chaque dimanche matin depuis le 1er septembre. Ce qui donne lieu, chaque dimanche, à une manifestation de protestation à l’entrée du magasin.

Famille et commercede proximité

Interrogé sur sa décision d’ouvrir ce jour-là, le gérant d’Intermarché La Mézière a rappelé à différentes reprises que la loi l’y autorise, qu’il le fait « dans le respect du code du travail »,avec le renfort d’étudiants. Et parce qu’un autre magasin, situé en dehors du Pays de Rennes (le Super U de Romillé, à 15 km de La Mézière) ouvert le dimanche sans être soumis à la charte d’urbanisme commercial, lui fait concurrence.

Des arguments que ne veulent pas entendre les élus de Rennes Métropole, qui ont voté, jeudi, le voeu présenté par Honoré Puil contre « une attitude qui risque de provoquer une généralisation de l’ouverture des supermarchés le dimanche ». Ouverture « de nature à mettre en péril le commerce de proximité » et à fort impact sur « la vie familiale, associative, sportive et culturelle » des salariés qui doivent travailler le dimanche.

Ceci étant dit, comment imposer le repos dominical ? Jean-Luc Chenut, maire PS du Rheu, répond en exposant le cas d’une enseigne qui souhaitait obtenir une extension sur sa commune, et qu’il a sanctionné pour ne pas avoir joué le jeu : « La direction régionale avait pris des engagements sur la non-ouverture le dimanche, qui n’ont pas été tenus. Nous avons rompu toutes négociations avec elle, au bénéfice d’autres interlocuteurs. »

Contre la logique du service 24h/24

Même Bruno Chavanat, conseiller Rennais UMP, considérant la pause dominicale comme« souhaitable et devant être encouragée », soutient le voeu de ses adversaires politiques. Non sans égratigner la politique d’implantation commerciale conduite par Rennes Métropole, conduite, selon lui, au détriment de certains centres bourgs.

« Le Brésil ou les USA, après avoir ouvert leurs commerces le dimanche, les ouvrent désormais 24h/24, avec des équipes en trois huit, enchaîne Sylvain Dajoux, élu rennais Rouge et Vert. Si nous commençons à accepter ces pratiques, les salariés concernés nous demanderons logiquement des services publics ce jour-là, type bus ou crèches. »Des services qu’il faudrait faire fonctionner… en demandant à d’autres salariés de travailler le dimanche.

« Nous serons dimanche prochain à La Mézière, annonce Daniel Delaveau, président PS de Rennes Métropole, en conclusion des débats. Il est important que nous manifestions ainsi notre position. » Au final, le voeu présenté par Honoré Puil est adopté à l’unanimité. Seul Bruno Caron, conseiller rennais UMP, s’est abstenu. Sans fournir d’explication de vote.

Stéphane VERNAY.

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