L'évêque de Savoie et le Maire d'Albertville soutiennent les "guerrières du dimanche"

Le Dauphiné, 3/5/10

Depuis 29 semaines, six femmes font de la résistance à Albertville. Corine, Peggy, Marie-Anne, Valérie, Agnès et Valérie sont salariées du magasin Ed et ne veulent pas travailler le dimanche. « On ne lâchera pas », lançait hier matin sous une pluie battante Corine Pointet.

Au fil des dimanches, leur détermination a surpris tout le monde. « Même nous », sourient celles qui se font appeler « les guerrières du dimanche ». Les voilà hissées au rang de symbole. Tous les dimanches, associations, syndicats, élus les rejoignent sur le parking du magasin. Hier, l’évêque de Savoie est même venu les encourager. Mgr Ballot s’est dit impressionné par la persévérance de ces six salariées. « Votre action a un sens pour toute la société ! Le dimanche est un jour où l’on doit, quand c’est possible, s’arrêter. Vivre comme on le souhaite. S’arrêter, cela a un sens très fort, cela veut dire que je ne suis pas le maître absolu du monde et que je ne dois pas l’exploiter sans limite ».

« Les guerrières du dimanche »

Corine, Peggy, Marie-Anne, Valérie, Agnès et Valérie, elles, revendiquent depuis plus de six mois de vivre leurs dimanches en famille, de « ne pas réveiller les enfants pour les emmener chez la nounou »… Elles répètent inlassablement que la majoration de 30 % appliquée au salaire dominical ne leur permet même pas de payer la nourrice. Depuis 29 dimanches, elles refusent de travailler, mais sont sur le parking avec petits gâteaux et banderoles.

Hier, le directeur régional du magasin était là aussi. Venu de Saint-Quentin-Fallavier, Serge Serrat distribuait des tracts sur les promotions du jour avec d’autres membres de la direction. « Une provocation », selon Mgr Ballot, tandis que le directeur régional expliquait « avoir embauché deux étudiants pour assurer l’ouverture du magasin le dimanche », « ne pas avoir perdu d’argent depuis le début du conflit ». Et se disait déterminé à maintenir cette ouverture dominicale : « La loi m’y autorise ».

Une loi que le maire d’Albertville, Philippe Masure, espère voir changer. Soutenant avec l’ensemble de son conseil municipal le combat des « filles d’Ed », il compte sur un arrêté préfectoral interdisant l’ouverture des grandes surfaces le dimanche à Albertville.

Laurence VEUILLEN

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