En plus, il en est fier…

Quand M. Sarkozy dresse un bilan flatteur de son action, il est bien dans son rôle, faute que ses adversaires politiques, ou même ses partisans, le fassent pour lui.

Ce qui agace, c’est qu’il met dans son bilan, côté flatteur, le travail du dimanche (reconnaissant par là implicitement que le bon docteur Mallié-Carabistouille n’était dans cet affaire que l’exécuteur des basses oeuvres du Château).

Il faut avoir un certain toupet, ou alors une aveugle confiance dans les oracles de MM Séguéla et Attali, pour estimer que le travail du dimanche soit bon pour la France, sans produire aucun argument autre que celui d’une idéologie simpliste.

Sarkozy dresse un bilan flatteur de son action

Les Echos, 05/05/10

Le chef de l’Etat a dressé hier un premier bilan de ses trois ans à l’Elysée, assurant qu’il avait su mener de front lutte contre la crise et modernisation du pays. Après les retraites, le programme des deux dernières années reste flou.

Nicolas Sarkozy, qui n’aime guère les anniversaires, s’est pourtant livré à un bilan d’étape de son action, hier, alors qu’il fête demain les trois ans de son élection à l’Elysée. Dans un document écrit d’une cinquantaine de pages, le président de la République dresse un état des lieux flatteur de sa politique, se félicitant d’avoir su combiner lutte contre la crise – même si elle a dû « modifier l’ordre des priorités » -et modernisation du pays, et donc respect des promesses de la campagne. « Un constat s’impose : le changement est bel et bien possible dans notre pays », insiste-t-il. Tout en affirmant que « la crise n’est pas terminée », le chef de l’Etat fait de son combat contre la « récession la plus grave que le monde et la France aient connue » son premier motif de satisfaction. Mesures de soutien à l’emploi, plan d’aide aux banques : « Grâce à une politique économique active, la France a pu limiter au maximum l’impact de la crise », affirme-t-il, en estimant à 2,1 % le gain de pouvoir d’achat des Français en 2009. Grâce à la suppression de la taxe professionnelle et au triplement du crédit impôt recherche, il assure également que« l’attractivité de notre territoire s’est spectaculairement renforcée ». Le seul point noir se situe du côté des déficits publics, qui, « comme [chez] tous nos partenaires » prend-il soin de souligner, ont connu une nette dégradation (8 % de déficit pour 2010 et une dette représentant 83,3 % du PIB). Outre son action à l’international (pour réguler le capitalisme) et sa lutte contre la délinquance, il insiste sur son action pour« bâtir une France plus juste ». Un chapitre entier est consacré à cet objectif, dans lequel on retrouve l’incitation aux heures supplémentaires, le travail du dimanche, le RSA, les stock-options soumises à cotisations, la sécurité sociale professionnelle mais également le bouclier fiscal. Contesté jusque dans les rangs de la majorité, le bouclier n’est mentionné que sous la forme suivante : « Quant au bouclier fiscal plafonnant les impôts à payer à 50 % des revenus de l’année, il concerne aussi de nombreux contribuables modestes : plus d’un bénéficiaire sur deux n’est pas soumis à l’ISF. »

Un programme très vague

Politiquement fragilisé depuis l’échec de l’UMP aux élections régionales, le président de la République a décidé de faire de la pédagogie sur le travail déjà réalisé, en espérant que le retour de la croissance viendra dans les mois prochains le conforter. Il a également détaillé son action hier soir devant les sénateurs qu’il recevait (lire dernière page) et invite l’UMP à embrayer, à commencer par François Fillon, qui sera sur un plateau de télévision ce soir. Mais pas question de lever le pied à deux ans du terme, se défend-il pour mieux contrer les inquiétudes qui naissent dans la majorité. Au contraire, « face à la crise dont les effets perdurent, le temps demeure résolument à l’action », précise le document élyséen. Reste que, au-delà de la réforme des retraites, le programme demeure très vague. Il mentionne la nécessité de« poursuivre l’effort de maîtrise des finances publiques » et d’agir pour l’emploi, « priorité absolue de la politique économique » tant que le chômage n’aura pas recommencé à baisser.

CÉCILE CORNUDET, Les Echos

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