Suppression de la Loi Mallié en 2011 ?

Le Président annonce sa volonté de ralentir les réformes, annonçant même que le Parlement pourrait jusqu’à « dé-légiférer ». Dans l’absolu, on pourrait imaginer qu’après avoir imposé la loi Mallié à sa majorité, le Président l’autorise à la supprimer, tout simplement, ce qui constituerait d’ailleurs une simplification notable dans la législation française, telle que dans la loi, « personne ne s’y retrouve plus« .

Propos empreints de sagesse (voir l’analyse du journal Le Monde sur le lien lire la suite), mais les citoyens que nous sommes savent hélas ce que vaut la parole des politiques, et jusqu’où s’étend le courage des parlementaires…

BFM, 11/3/10

Nicolas Sarkozy appuiera sur le bouton pause en 2011

Le président décide de marquer un temps d’arrêt dans les réformes au second semestre de l’année prochaine. C’est ce qu’il déclare dans une interview au Figaro-magazine à paraître vendredi. Verbatim.

Universités, travail du dimanche, 35 heures, heures supplémentaires: c’est un flot ininterrompu de réformes que le gouvernement a engagé depuis 2007. La retraite et la dépendance devraient être les deux prochains gros chantiers. Le chef de l’Etat l’admet : « certaines méritent d’être améliorées »

Liberté aux députés

Nicolas Sarkozy propose donc de lancer un audit de toutes ses réformes. « Au parlement par la suite », dit il, « de les compléter, de les simplifier ou même de délégiférer s’il le souhaite »

« +Nul n’est censé ignorer la loi, rappelle le président. La complexité est souvent telle que personne ne s’y retrouve plus »

Pas de changement côté impôts

Une pause donc dans les réformes, mais pas avant le second semestre 2011. Cette période va coïncider avec celle de la pré-campagne présidentielle 2012.

En revanche, Nicolas Sarkozy ne compte pas revenir sur sa politique fiscale « ni aujourd’hui, ni demain ». Il exclut enfin toute « politique de rigueur ». « La reprise économique est encore trop timide « assure-t-il , »pour prendre le risque de la casser ».

Voir aussi : article d’Investir, du Monde sur le lien Lire La suite


Quand Nicolas Sarkozy se fait le chantre de « la pause « 

Le Monde, 12/03/10

Une « pause » dans les réformes. C’est ce qu’annonce Nicolas Sarkozy dans un long entretien au Figaro Magazine, paraissant vendredi 12 mars, juste avant le premier tour des elections régionales.

L’expression est plutôt incongrue dans la bouche d’un président qui se veut réformateur « du premier au dernier jour » de son quinquennat. Elle vise à contrer l’offensive de la gauche qui se sent le vent en poupe et prédit les pires catastrophes sociales au lendemain des élections régionales. Elle éclaire aussi la tonalité de la fin du quinquennat.

Nicolas Sarkozy précise qu’après la réforme des retraites, prévue en septembre, le gouvernement engagera la concertation sur la création d’un cinquième risque dépendance. Le chantier sera bouclé au premier trimestre 2011.

Puis viendra le temps de « l’audit » des réformes réalisées depuis 2007 – « université, travail du dimanche, 35 heures, heures supplémentaires »…– pour savoir s’il convient des les améliorer.

Et enfin celui de « la pause ». On sera alors au second semestre 2011, période au cours de laquelle Nicolas Sarkozy décidera s’il se représente ou non « en fonction d’un certain nombre de critères collectifs et personnels ».

L’exécutif ne sera plus dans l’action. Il laissera le Parlement s’occuper en « délégiférant ». Drôle d’expression pour dire qu’il convient, après avoir beaucoup légiféré de procéder à « la simplification législative et adminstrative ».

SUR LA DÉFENSIVE

Qu’un président cesse de réformer en fin de mandat n’est guère surprenant : il gère les affaires courantes ou prépare sa réélection. Que Nicolas Sarkozy éprouve le besoin de mettre en scène cette inaction est en revanche symptomatique : après avoir bousculé le Parlement, la droite et le pays tout entier, le président sent qu’il y a urgence à calmer le jeu.

Sur la taxe carbone, « nous prendrons le temps de la concercation au niveau européen comme au niveau national », précise- t- il. Les retraites et la dépendance seront les dernières grandes réformes du quinquennat. Qui plus est abordées avec prudence.

Sachant qu’il ne disposera pas du soutien des syndicats et que sa politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux commence à faire des vagues, le chef de l’Etat se garde d’atttaquer frontalement les fonctionnaires sur le mode de calcul de leur retraite. « Gardons nous des positions caricaturales ! », s’exclame-t-il.

S’il continue de pratiquer l’ouverture, au risque d’exaspérer la droite c’est précise-t-il pour « faire avancer les réformes sans crispation« .

Comme ses prédécesseurs, il est sur la défensive, hanté par la crainte d’une explosion sociale. Cela le conduit, face au mur des déficits, à récuser une nouvelle fois « la rigueur qui n’a jamais fonctionné ».

Pour contrebalancer l’idée de « pause » nationale si peu dans sa nature, Nicolas Sarkozy mise sur la scène internationale. La France présidera le G8 et le G20 à partir de novembre 2010.

C’est un tremplin tout trouvé pour pousser les feux de la régulation internationale : « Ce n’est pas à l’Europe de payer la dette des autres ! », s’exclame le président de nouveau allant en se faisant fi d’ouvrir la réflexion sur « un nouveau système monétaire international ».

RASSURER LA DROITE

En attendant, on vote dimanche et il convient de rassurer la droite. « Que les choses soient bien claires, je n’augmenterai pas les impôts », assure Nicolas Sarkozy en appelant explicitement « les électeurs de la majorité à participer à ces élections« .

A la veille d’un scrutin qui pourrait prendre l’allure d’un vote sanction, le jeu de l’Elysée est mal commode et le message forcément compliqué. Nicolas Sarkozy veut à la fois mobiliser les abstentionnistes et banaliser l’issue du scrutin.

Il récuse toute idée d’engagement dans la campagne mais dénonce quelques lignes plus loin, « la frénésie fiscale qui s’est emparée des régions depuis six ans« . Il assure qu’il « sera attentif à ce que les français diront« , mais insiste, comme mardi en Franche-Comté, sur la nature « régionale » du scrutin.

Il envisage « quelques adaptations gouvernementales » au lendemain de l’élection mais exclut de changer, dans l’immédiat, de premier ministre et de politique.

François Fillon est assuré de rester en place au moins jusqu’à ce que la réforme des retraites soit bouclée à l’automne prochain. Il sera temps après de voir « s’il convient d’envisager une nouvelle étape politique. »< /P>Françoise Fressoz

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