Roubaix : la CGT met les pieds dans le PUCE

Nord Eclair, 4/3/10

Hostile à la suppression du repos dominical, l’Union locale CGT a mené une enquête dans les commerces concernés par le Périmètre d’usage de consommation exceptionnelle. Et apparemment, c’est un tollé.

Décidément le Périmètre d’usage de consommation exceptionnel accordé par le préfet il y a quelques semaines pour les magasins de McArthurGlen et de l’Usine à Roubaix est loin de passer comme une lettre à la Poste. Au point que l’Union locale CGT, qui se fait l’écho des réticences des salariés de ces magasins, demande au maire et au préfet de revoir leur copie et n’exclut pas de manifester y compris le dimanche si le PUCE n’était pas abrogé.
Dès l’annonce de l’adoption de ce dispositif qui prévoit cinq dimanches d’ouverture supplémentaires (en plus des cinq autorisés) la CGT a sondé le personnel des magasins concernés, un personnel qui a l’impression de se trouver devant le fait accompli.

« Sur 114 salariés représentant 63 des magasins de McArthurGlen, 86 sont défavorables au PUCE, 12 y sont favorables, 16 sans opinion » fait valoir Abdel Abdessalam, le secrétaire de l’union locale. « Même tendance à l’Usine : 136 salariés travaillant dans 70 magasins ont été sondés : 112 sont contre le PUCE, 19 pour et 5 sans opinion. »

Réticences de tous ordres

Les réticences exprimées sont de tous ordres. Se classe en tête la dégradation de la vie de famille. Pour M. Abdessalam, l’ouverture dominicale risque d’avoir d’autres effets pervers : « Qu’on applique déjà correctement la loi en semaine avant d’assurer qu’elle sera respectée le dimanche ». 
Pour lui, les carottes annoncées telles que le salaire double et le droit à récupération, c’est un miroir aux alouettes. « À McArthurGlen comme à l’Usine, il y a beaucoup de salariés précaires. Comment peut-on récupérer quand on est seul à tenir la boutique ? » 

Soumis à des pressions

Il croit aussi que le travail dominical sera davantage soumis à des pressions qu’au volontariat.
« Et le plus fort c’est qu’on ne voit pas très bien l’intérêt économique de cette mesure. Y a-t-il eu une étude de marché sérieuse? Une vendeuse nous disait que certains dimanches d’ouverture autorisés, son chiffre d’affaires ne dépassait même pas les 200 E, même pas le montant de son salaire. Le PUCE risque encore d’aggraver les difficultés voire de contribuer au chômage ». 
Et la CGT de souhaiter que le maire renonce au PUCE comme il a renoncé à sa plainte contre Quick. w

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