Travail dominical : bon plan de campagne pour l'UMP

Xavier Bertrand et Tonton Carabistouille, moustache de vieux playboy au vent, plastonnent en Provence sur deux thèmes :

– Promesse tenue, celle là mais pas les autres. Encore s’agit-il d’une promesse davantage faite aux chaines de grande distribution qu’aux électeurs. Où sont les autres promesses sur l’emploi, la sécurité, le dialogue social, la diminution de la fiscalité ? Si aujourd’hui, 63% des citoyens jugent négativement l’action du Président et de son parti, M. Bertrand pourrait en être plus modeste.

– Le travail du dimanche représente des emplois crées, sans jamais évoquer les emplois détruits. Il suffit de lire l’article pour imaginer de quel type d’emploi il s’agit « Des investisseurs qui attendaient que la situation sociale se stabilise pour injecter 40 millions d’euros dans l’extension de 9 000 m² du centre commercial afin notamment d’y accueillir le mastodonte Fnac d’ici 2012. ». Pour une grosse FNAC créée, combien de libraires indépendants vont disparaître, avec la diversité culturelle qui va avec ? Pour un hypermarché en place, combien de petits patrons vont aller pointer au chômage, avec la diversité d’approvisionnement, la proximité, et le service humain qui va avec ? Si les grandes surfaces sont évidemment incontournables, faut-il les laisser devenir le mode unique de l’activité commerciale Française (La France est la première en Europe pour la densité des grandes surfaces sur son territoire). C’est ça, la société que promeuvent Xavier Bertrand, le Dr Carabistouille, et l’UMP ?

mallié bertrand carabistouille dimancheLa Provence, lundi 18 janvier

« Promesse tenue« . Xavier Bertrand l’a rappelé à l’envi, hier, à tous les commerçants qu’il a rencontrés dans la galerie d’« Avant Cap » à Plan-de-Campagne. Et des politiques qui tiennent leurs promesses, en pleine campagne pour les régionales, c’est toujours bon de le rappeler aux électeurs…

Le patron de l’UMP a assuré le service après-vente du travail dominical, accompagné de la tête de liste Thierry Mariani et des députés locaux Richard Mallié et Christian Kert, rencontré les représentants des salariés et des patrons, serré des louches… Comme on se repaît dans une campagne difficile pour la droite sur les lieux de la victoire d’une loi, passée dans la douleur, mais que l’ancien ministre du Travail a qualifié, au final, de « sur-mesure ». 

La dérogation du préfet pas encore promulguée

Du sur-mesure pas encore bien ajusté, en fait. Florent Sabassier, directeur du centre commercial, n’a pas manqué de le rappeler : la loi a été votée, les accords avec les partenaires sociaux signés mais la dérogation préfectorale validant le tout pour cinq ans n’est pas encore promulguée. La procédure est complexe, chaque commerçant doit faire une demande individuelle.

Tant et si bien que « d’ici le premier week-end de février, les dérogations des maires seront épuisées » et que rien n’empêche, si la procédure traîne en longueur, que « la CGT tente une action devant un tribunal ». « Il faut rester vigilant« , appuie Florent Sabassier, qui ne voudrait pas voir s’envoler les promesses des investisseurs. Des investisseurs qui attendaient que la situation sociale se stabilise pour injecter 40 millions d’euros dans l’extension de 9 000 m² du centre commercial afin notamment d’y accueillir le mastodonte Fnac d’ici 2012.

« Plan-de-Campagne, ce ne sont pas des emplois délocalisables, s’est félicité Xavier Bertrand. Pas besoin non plus d’avoir un bac +4. Et il n’y aura de sortie de crise que lorsque le chômage baissera dans la durée« . L’emploi reste un des thèmes forts de la campagne des régionales dans le rapport gauche-droite. 

« Les salariés en rêvaient, l’UMP et Richard Mallié l’ont fait, reconnaît Olivier Bouveri qui, avec « Génération Plan » représente plus d’un millier de salariés de la zone. Je suis d’autant plus à l’aise pour vous le dire que j’ai baigné dans une famille socialiste. Mais tous ceux que j’ai essayés pendant des mois d’interpeller n’ont pas entendu. Ce sont les autres qui l’ont fait, alors c’est de bonne guerre qu’ils reviennent pendant la campagne des régionales« . 

Xavier Bertrand préfère la métaphore sportive pour son poulain. « Thierry Mariani, c’est un rugbyman, qui ne voit pas Martine Aubry faire un grand chelem« . Mais hier, dans les allées de Plan-de-Campagne, le candidat vauclusien a laissé jouer le patron et les barons locaux en première ligne.

Alexandra Ducamp

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