Où l'on reparle de l'effet domino

Nous avions largement protesté contre l’effet domino qui n’allait pas manquer d’être suscité par la loi du 10 août, tambouille empoisonnée du bon docteur Mallié, et imposée au forceps par l’Elysée à une majorité réticente, mais qui avait fini par céder aux injonctions du château.

Dernier exemple en date, la principauté de Monaco, qui planche actuellement sur une loi qui permette l’ouverture du dimanche, avec des motifs dont on peut regretter la trivialité , mais qui ont le mérite d’être clairs : « On serait bien malins de dire « chez nous on ferme », alors qu’on peut acheter chez nos voisins. Il faut garder ces recettes de TVA à Monaco ». Les salariés Monégasques auront je suis sûr une pensée aimable pour le Docteur Carabistouille.

Nice Matin / Syndicat du Commerce 17/12/09

Monaco : Vers une loi sur l’ouverture des commerces le dimanche ?

Les magasins pourront-ils être ouverts sept jours sur sept prochainement en principauté ? Le gouvernement y réfléchit. En séance publique des débats du budget primitif, la Haute assemblée a abordé ce débat pour le moins épineux. 

« Dans le pays voisin, une loi pourrait permettre prochainement l’ouverture des commerces chaque dimanche. Je souhaite que le commerce de la principauté puisse faire face à cette concurrence » explique Sophie Thevenoux. Et la conseillère de gouvernement pour les Finances dévoile que les services gouvernementaux travaillent actuellement sur un texte. « Nous avons essayé de voir à l’avance ce que ces ouvertures pourraient donner avec les expériences d’ouvertures les dimanches d’été. Et objectivement cela n’a pas été une réussite ». Mais, comme l’assure le ministre d’état : « si on ne fait rien, nous sommes sûrs d’aller dans le mur. Le gouvernement écoutera commerçants et salariés pour une réforme qui doit se faire à l’avantage de tous ».

La crainte est de voir s’évaporer une clientèle de Monégasques et résidents qui utiliseront leurs dimanches pour aller faire les magasins à Nice ou à Menton. « Je soutiendrais le gouvernement sur ce point » lance Jean-Charles Gardetto, élu de la majorité. « S’opposer à l’ouverture des commerces le dimanche, c’est un combat d’arrière-garde. Les gens, le dimanche ont plus de temps pour faire du shopping. On serait bien malins de dire « chez nous on ferme », alors qu’on peut acheter chez nos voisins. Il faut garder ces recettes de TVA à Monaco ».

Pas d’obligation

À Philippe Clerissi qui s’inquiète de savoir « comment faire si un commerçant n’a pas envie d’ouvrir ? », le gouvernement répond que cette loi pourrait être sur la base du volontariat. Jean-Jacques Campana, conseiller de gouvernement pour les Affaires sociales explique qu’il « réfléchit à des évolutions lors de débats internes au sein du gouvernement ».

Mais Philippe Clerissi préférerait la prise de ces mesures « le jour ou il y aura une augmentation de l’offre dans les commerces ». Pour Marc Burini, élu de l’opposition, il faut réfléchir « aux trois types de consommateurs en principauté. Les résidents, les touristes et les travailleurs. Il y a une réflexion à avoir sur les 38 000 personnes qui viennent travailler chaque jour à Monaco, qui ne reviendront pas forcément le dimanche en principauté pour faire des achats ».

Et d’ajouter : « pourquoi pas développer davantage d’enseignes populaires pour des clients qui ne sont pas milliardaires ». À coup sûr, l’ouverture des commerces le dimanche fera encore longtemps débat.

cverany@nicematin.fr
Le jeudi 17 décembre 2009
Cédric Verany

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