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L’Huma, 7 décembre 2009, Cécile Rousseau
Les magasins Ikea de Nantes et de Brest ont ouvert ce dimanche, bravant l’interdiction préfectorale. Les syndicats et les pouvoirs publics font entendre leur mécontentement.
Ikea a décidé d’accueillir ses clients les trois dimanches de décembre dans ses magasins de Nantes et de Brest. Non sans remous. À Nantes, en Loire-Atlantique, 300 à 400 employés soutenus par la CGT, CFDT, CFTC et SUD ont bloqué les entrées du magasin de 10 heures à 12 h 30. Sous la pression, l’enseigne suédoise a fermé ses portes à 10 h 30, puis rouvert au départ des manifestants. À Brest-Guipavas, dans le Finistère, les représentants CGT, CFDT et FO ont barré les accès au parking. Le président de Nantes Métropole, Jean-Marc Ayrault, est furieux : « Aucun magasin ne peut déroger à l’obligation de fermeture dominicale dans le département », déclare-t-il dans Ouest France, dénonçant « un passage en force ». Le préfet de Loire-Atlantique, quant à lui, menace la marque de sanction en se fondant sur l’arrêté préfectoral de 1968 qui interdit d’ouvrir sans autorisation.
Dans le magasin nantais, le comité d’entreprise s’était aussi prononcé contre le travail du dimanche, avec le soutien d’une majorité d’employés. Près de Brest, le maire de Guipavas fait également appel au préfet pour ordonner la fermeture d’Ikea. Mais les responsables des deux magasins font fi de ces oppositions. « Noël est une période importante pour le commerce, qui justifie d’ouvrir certains dimanches. Dans les autres villes, c’est le cas », justifie John Menage, directeur de l’enseigne brestoise, dans Ouest-France. Marylène Laure-Douilly, déléguée centrale CGT d’Ikea France, avance d’autres arguments : « La direction nous a dit que le magasin ouvert le dimanche permet aux gens de venir choisir leurs meubles en famille. Mais nous, ce n’est pas grave si on n’a pas de repos ! » dénonce-t-elle. Les dirigeants d’Ikea s’appuient sur la loi du 3 janvier 2008 qui autorise les magasins de meubles à commercer le dimanche. « On prévoit des actions le week-end prochain. La direction nous a déjà parlé de 10 dimanches en 2010. À quand les 52 dimanches ? » s’interroge Marylène Laure-Douilly. Même si Ikea assure le contraire, élus et syndicats, se méfient des promesses en toc.