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Des manifestants (principalement des salariés) se sont rassemblés hier matin devant le supermarché Casino de Vézeronce-Curtin, pour protester contre l’ouverture dominicale de cette grande surface, programmée à partir du 6 décembre.
La direction du supermarché a en effet pris cette initiative, comme le permet la loi, pour « pallier la perte du chiffre d’affaires ». « Il n’est pas question de remettre en cause le repos dominical, insistent Philippe et Aimé, les représentants du personnel. On préfère garder une vie de famille et faire des activités avec nos enfants. Travailler le dimanche ne rapporterait en moyenne à chaque salarié que huit euros de plus ! »
« Cela nuira au marché dominical de Morestel »
Plusieurs élus ont également pris part à la manifestation, dont Maurice Belantan, le maire de la commune. « Je suis contre l’ouverture dominicale et la prise en otage des salariés, explique-t-il. Ces décisions sont prises sans même que le maire soit avisé. Désormais, nous, les élus, nous réclamons de rencontrer la direction mère. »
Et d’ajouter : « Une telle ouverture s’accompagnera automatiquement d’autres ouvertures dominicales des enseignes voisines (aux Avenières, l?enseigne Casino est déjà ouverte le dimanche, ndlr). Il faut vite retirer ce projet ».
Propos confortés par le conseiller général et maire de Morestel Christian Rival. « Même si l’ouverture de ce magasin est légale, cela créera un déséquilibre dans ce qui existe actuellement et surtout nuira fortement au marché dominical de Morestel, qui est une institution. Pas question de déclencher la guerre avec l’un ou l’autre, mais il convient d’éviter une concurrence déloyale et pouvant s’avérer nuisible », affirme le conseiller général.
Daniel Roux, vice-président de la chambre de commerce, René Vial, président de la fédération des unions commerciales du Nord-Isère, et Paul Lavie, président du groupement des commerçants morestellois sont venus témoigner leur soutien aux manifestants.
« L’ouverture de davantage de magasins le dimanche entraînerait des suppressions d’emploi dans le commerce de proximité et assurément des pertes fortes de chiffre d’affaires pour ces petits commerces », témoignent-ils.
Distribution de tracts
Les manifestants ont également fait signer des pétitions.
« Le 11 novembre, le magasin était ouvert et le chiffre d’affaires fut plus important qu’un samedi, explique une employée, distribuant les tracts. Notre directeur s’appuie donc sur une demande de la clientèle et des raisons économiques. Mais nous pensons qu’on peut faire mieux sans forcément travailler le dimanche, ce qui est une menace pour nos familles ».
Le bras de fer semble engagé et si le magasin ouvre le dimanche, les manifestants appellent à le boycotter ! Affaire à suivre.