Commerces : le 11 Novembre n'est plus férié à Lyon

Le bon Docteur Mallié nous avait doctement expliqué, en son temps, que Lyon serait privé de PUCE parce que les consommateurs de Lyon n’étaient pas les même que ceux de Marseille ou de Paris, en l’occurrence parce qu’il n’y avait pas « d’usage de consommation exceptionnel » les jours fériés. Une carabistouille de plus. Seuls les députés de l’UMP s’y sont laissés prendre, apparemment.

Le Progrès de Lyon, 11/11/09

A six semaines de Noël, les magasins du département préfèrent ouvrir leurs portes en ce jour férié. Le business l’a définitivement emporté sur le souvenir des Poilus

Bon nombre de Lyonnais vont vouloir aujourd’hui se réchauffer dans les commerces. Et pour cause, les portes de nombreux magasins seront ouvertes en ce 11-Novembre, pourtant considéré officiellement comme un jour férié. Mais voilà, la raison économique semble l’emporter sur le souvenir des Poilus. Certains le regretteront mais la volonté des consommateurs est devenue une priorité à l’heure où le pouvoir d’achat des Français et la consommation des ménages sont suivis avec attention.

Ainsi les 230 enseignes du centre commercial de la Part-Dieu devraient accueillir quelque 100 000 personnes aujourd’hui. « Les dates d’ouverture du centre commercial sont votées en assemblée générale une année à l’avance », précise Thierry Dussauze, directeur du centre . De même, les 80 boutiques du Grand Ouest à Ecully seront également ouvertes. « Noël se profile et en ouvrant un jour férié, nous offrons un service de plus à nos clients », remarque Laurent Torrilhon, président de l’association des commerçants de cette surface commerciale de l’ouest lyonnais où travaillent près de 1 500 personnes. Plus à l’Est, le Carré de Soie où se mêlent salles de cinéma et commerces, on s’attend même à un regain d’activité en ce jour férié. Pas d’exception non plus du côté de Givors où les 36 boutiques du centre commercial seront ouvertes aujourd’hui. Finalement, le seul bémol à cette frénésie d’achats telle qu’elle est prévue pourrait venir de la presqu’île lyonnaise. Selon Georges Cellerier, président de la Fédération Les vitrines de Lyon Presqu’île, une boutique sur deux sera fermée. Mais les grandes enseignes ouvriront bel et bien leurs portes. « Je ne suis pas favorable à l’ouverture en ce jour férié », poursuit le président, « mais je comprends que des magasins poursuivis par la concurrence des grandes surfaces se sentent obligés d’ouvrir ». Toutefois, Georges Cellerier insiste sur le fait que la multiplication des jours d’ouverture « exceptionnelle » ne fait pas « grossir le gâteau ». Jusqu’à maintenant, il n’a pas été prouvé que l’augmentation de ces ouvertures entraînait de fait une hausse du chiffre d’affaires des commerces. Mais les consommateurs jouissent plutôt d’un plus grand nombre de jours non pour acheter plus mais pour dépenser autrement. « C’est devenu de plus en plus contraignant pour le personnel mais aussi pour leurs enfants qui voient de moins en moins leurs parents commerçants », ajoute Georges Cellerier.

Vincent Rocken

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